Thalès cherche toujours son Président

Thalès cherche toujours son Président

La nomination d'Henri Proglio à la tête de Thalès n'emporte pas l'assentiment de l'Etat, qui vient d'y mettre des conditions bien précices.

Publié le 11-05-2015 par Bertrand Dampierre

Nouveau rebondissement

 

Des mois après le départ de Jean-Bernard Levy pour EDF, Thalès connaît toujours des soucis de gouvernance. Dernier en date, la nomination d'Henry Proglio à la Présidence non-exécutive du groupe pose problème à l'Etat actionnaire.

Détenteur de 27% du capital du groupe d'électronique de défense, l'Etat est tout sauf un actionnaire négligeable, et son bras de fer avec Dassault pour la gouvernance de Thalès est en train de connaître un nouveau rebondissement. Après s'être déjà opposé aux choix de Dassault sur la direction générale, puis après avoir renâclé sur le nom d'Henri Proglio, ancien Président d'EDF, pour la présidence non-exécutive du groupe, l'Etat vient de poser ses conditions à la nomination de ce dernier.

 

 

Des fonctions incompatibles aux yeux de l'Etat

 

Bercy semble en effet reprocher à Henri Proglio de siéger au Conseil d'Administration de deux sociétés, Akkuyu Nuclear JSC et Fennovoima Limited, deux filiales de Rosatom, l'entreprise qui contrôle toute la filière nucléaire russe, civile et militaire. Ces deux filiales avaient été créées par Rosatom pour construire des centrales nucléaires en Turquie et en Finlande, et l'Etat juge que participer à leur gouvernance est incompatible avec le fait de présider Thalès.

Il semble que l'ancien patron de Veolia et d'EDF ne soit pas prêt à céder, et ait fait savoir à Bercy par l'entremise de son avocat, Jean-Pierre Mignard, que ces deux fonctions d'administrateurs « ne portent pas sur des points stratégiques susceptibles d'influencer des prises de décisions au sein du groupe Thales ». Mais Bercy pourrait s'opposer à sa nomination s'il ne les abandonne pas.

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