Reprise de Luko : Admiral Group se désengage

Reprise de Luko : Admiral Group se désengage

Le néo-assureur français a connu des débuts tonitruants. Mais surendettée après deux achats effectués en 2022, la startup a demandé l'ouverture d'une procédure de sauvegarde accélérée en 2023. S'en est suivie une offre de rachat de l'assureur britannique Admiral Group, perçue comme un sauvetage. Mais nouveau rebondissement... L'opération ne se fera pas !

Publié le 31-10-2023 par Valérie Macquet

2022, annus horribilis


Considérée comme le disrupteur en chef de l'assurance habitation en France, et pressentie pour devenir une licorne, Luko ambitionnait de devenir le géant européen de la néo-assurance. Mais 2022 a été un point de bascule. Tout d'abord, elle rachète l'assureur allemand Coya en janvier, puis le spécialiste français de l'assurance de loyers impayés, Unkle en mars. Or, la levée de fonds prévue pour lui apporter de l'argent frais après ces deux acquisitions ne se fait pas. Dans le même temps, l'entreprise se trouve fragilisée par la rapide hausse des taux d'intérêt. Alors que son endettement s'accroit à hauteur de 45 millions, Luko ne parvient pas à s'acquitter d'une échéance de 12 millions d'euros envers Unkle... Acculée, l'assurtech demande, en juin 2023, une procédure de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Bobigny, afin de rééchelonner la totalité de la dette.


La volteface d' Admiral Group

 

En juin dernier Luko se considérait sauvée, annonçant sa reprise - pour un montant avoisinant les 14 millions d'euros - par l'assureur britannique Admiral Group. Mais le soulagement aura été de courte durée, l'opération ayant été annonçée la semaine dernière comme étant annulée ...  Un revirement dû, selon l'Argus de l'assurance, à un prêt d'un million d'euros, accordé en juin 2022 par BNP Paribas à Luko. Montant dont la banque aurait demandé à être remboursée en priorité, avant d'autres actionnaires majeurs, comme Triple Point Capital. Il ne reste maintenant que quelques jours à Luko pour trouver un nouveau repreneur, sa procédure de sauvegarde s'achèvant le 7 novembre; date à laquelle pourrait être prononcée une liquidation, laissant 180 salariés sur le carreau.

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