Privatisation d'ADP : le casse-tête des actionnaires minoritaires

Adp, a suivre a la bourse de paris

Selon plusieurs observateurs, le droit exclusif dont dispose ADP pour exploiter les aéroports parisiens, sans limitation de durée, est incompatible avec une privatisation. Si elle était décidée, celle-ci ne pourrait passer que par l'instauration d'une concession de très longue durée. Problème, ce changement de régime impacterait la valeur d'ADP et pénaliserait les actionnaires minoritaires qu'il faudrait indemniser. Cette charge peut incomber à l'État ou à un nouvel acquéreur par le biais du lancement d'une offre publique d'achat. Or ce point suppose que l'État, qui possède aujourd'hui 50,6 % du capital, cède un bloc d'actions d'au moins 30 % du capital, le seuil à partir duquel un actionnaire doit lancer une OPA sur l'ensemble du capital.

Publié le 13-02-2018 par Fabrice Gliszczynski

Étudiée par l'État, la privatisation d'ADP, le gestionnaire des aéroports parisiens, tourne au casse-tête pour l'Agence des participations de l'État (APE). Sans même parler de la question de l'opportunité ou pas de privatiser des actifs stratégiques pour le pays qui promet de beaux débats au Parlement au moment où le processus législatif de la privatisation sera effectif, se pose celle de confier à un acteur privé l'exploitation éternelle d'un monopole de fait.

Un droit d'exploitation éternel est incompatible avec une privatisation

En effet, depuis la loi de 2005 relative aux aéroports, ADP dispose d'un droit exclusif pour l'exploitation des aéroports de Roissy, d'Orly et du Bourget sans limitation de durée. Si cette question de l'éternité de l'exploitation d'un actif en situation de monopole ne pose pas de problème quand l'État reste aux manettes du groupe, comme c'est le cas aujourd'hui avec les 50,6 % du capital qu'il détient, elle devient problématique quand l'actif en question est privatisée comme ce sera le cas demain si l'État vend tout ou partie d'ADP. D'autant plus qu'ADP est propriétaire de l'ensemble de son foncier.

Ce point a été souligné la semaine dernière par Xavier Huillard, le PDG du groupe Vinci, donné favori en cas de privatisation d'ADP.

« Le vrai sujet est qu'ADP jouit d'un droit d'exploitation éternel. Certains pensent que cela ne pose pas de problème tant que l'État détient plus de 50 % du capital, mais qu'en passant sous la barre des 50 %, il y a une

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