Philippe Varin ne veut pas brader Areva à EDF

Philippe Varin ne veut pas brader Areva à EDF

Auditionné en commission par les députés, le Président d'Areva a posé ses conditions au rapprochement avec EDF.

Publié le 11-06-2015 par Guilhem Baier

Gabegie

 

Endetté de près de 5 milliards d'euros, incapable de construire un réacteur EPR, sur lequel se joue son avenir, sans défaut ni retard, Areva est au plus mal, et son mauvais état de santé constitue une menace pour la filière nucléaire française tout entière. Devant une telle gabegie, le gouvernement a souhaité imposer un rapprochement entre Areva et EDF, qui devrait racheter l'activité réacteurs du groupe, Areva NP. L'énergéticien français a d'ailleurs transmis une offre de rachat pour 2 milliards d'euros. D'autres partenaires industriels pourraient aussi prendre des participations dans l'activité. Une fois cette transaction effectuée, le plan de compétitivité mis en oeuvre et les 6000 emplois supprimés, le l'Etat devrait aussi procéder à une recapitalisation de l'ancien géant du nucléaire. La situation est donc plus critique que jamais, et, compte tenu des erreurs stratégiques accumulées depuis des années, Areva donne de plus en plus l'impression d'être un groupe sous tutelle.

 

 

Des conditions fermes

 

Pourtant, Philippe Varin, le Président d'Areva, a devant les députés qui l'auditionnaient en Commission, posé ses conditions au rapprochement avec EDF. Et la première d'entre elles est une revalorisation de l'offre d'EDF. En effet, dans les comptes d'Areva, l'activité de conception et fabrication des réacteurs nucléaires est valorisée 2,7 milliards d'euros, soit 700 millions d'euros de plus que l'offre émise par Jean-Bernard Levy.

Ensuite, EDF souhaite avoir «  des garanties pour qu'EDF ne soit pas exposée aux risques liés au passé d'Areva », ce que Philippe Varin refuse également, plaidant pour un partage des risques. Enfin, Philippe Varin souhaite que la recapitalisation d'Areva se fasse aussi avec l'aide de nouveaux actionnaires, notamment chinois. Reste donc à voir comme le gouvernement et EDF recevront ces trois conditions.

Les dernières actualités