Orange : Stéphane Richard rend sa couronne, portrait d'un homme de réseaux

Stéphane Richard

Après plus de dix ans à la tête d'Orange, Stéphane Richard cède les rênes du groupe à Christel Heydemann ce lundi 4 avril. Il restera comme l'artisan de la réconciliation sociale après la crise des suicides de 2009. Diplomate et séducteur, le dirigeant, qui soigne depuis toujours ses relations avec le gratin du monde politique et économique, laisse une entreprise leader, toujours numéro un des télécoms en France. Mais ses détracteurs fustigent son « manque de vision », sa stratégie de diversification, ou ses mauvaises performances boursières. Portrait d'un homme qui a marqué la dernière décennie du secteur des télécoms.

Publié le 04-04-2022 par Pierre Manière

Les patrons du CAC 40 comptent beaucoup de personnes à poigne. Stéphane Richard, lui, carbure à la séduction. Ses concurrents, et ceux avec qui le ton est parfois monté dans les affaires, en témoignent : à 60 ans, le PDG d'Orange, qui cède son trône à Christel Heydemann ce lundi, est « un garçon assez sympathique », affirme un haut cadre d'un groupe rival. Xavier Niel, le chef de file et fondateur de Free, n'en pense, pour sa part, « que du bien ». L'homme est avenant, accessible. Passé par HEC et l'ENA, ce pur produit de l'élitisme républicain n'est pas du genre à prendre de haut. « Il n'est ni méprisant, ni condescendant », assure un ancien administrateur d'Orange. « Nous n'étions à peu près d'accord sur rien, poursuit-il. Mais il a fait preuve de beaucoup d'empathie à mon égard. C'est quelqu'un qui aime les gens, qui a de réelles valeurs humaines. » Stéphane Richard a, ajoute-t-il, « une vraie sensibilité ». Loin des « animaux à sang froid et sans émotion qu'on a l'habitude d'avoir » dans le cercle fermé des patrons du CAC 40.

Cette « fibre sociale », Stéphane Richard sait parfaitement en jouer. Il lui doit sa forte popularité chez l'ex-France Télécom. Laquelle ne s'est, d'ailleurs, guère érodée après sa récente condamnation dans l'affaire Tapie qui l'a obligé à rendre son tablier. Ce n'était pourtant pas gagné. A son arrivée chez France Télécom au 1er septembre 2009, en tant que directeur à l'international, beaucoup voient d'un mauvais oeil ce « parachuté de Bercy », affir

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