Un personnel déjà mis sous pression

Deuxième acteur cosmétique de France derrière Sephora, la société Nocibé est dans le viseur de la CGT. Et pour cause, certaines vendeuses de la filiale du groupe allemand Douglas (98 % des 4 000 salariés sont des femmes) viennent de recevoir un courrier de mise en garde contre la démarque inconnue et de prévention contre le vol. Un courrier qui doit être signé par chaque vendeuse et affiché en salle de pause. Bien qu'il ne s'agisse nullement d'une sanction, « Nocibé fait preuve une fois encore d'un comportement des plus cyniques », dénonce la CGT. « En plus d'accueillir, conseiller, vendre, répondre au téléphone, faire les paquets cadeaux et même le ménage, les vendeurs et vendeuses doivent surveiller les magasins ! » Le syndicat indique par ailleurs que la surveillance des magasins est une tâche qui requiert des « qualifications bien précises » et qui peut mettre en péril la sécurité du personnel. Cette pratique ne concerne cependant que 5 des 492 magasins du réseau Nocibé.

La CGT indignée

Pour la CGT, « Nocibé met volontairement ses salariés en danger pour maximiser ses profits ». Le syndicat juge cette attitude scandaleuse car la société, qui a clôturé l'année 2016 avec un chiffre d'affaires de 1,56 milliard d'euros et des ventes en hausse de 7 %, a largement les moyens de faire appel à des agents de sécurité. C'est d'ailleurs ce que font les autres grandes enseignes de parfumerie. La mise en place de dispositifs de dissuasion contre les vols et les agressions, tels qu'on en trouve dans les banques et les bijouteries, pourrait également constituer une solution efficace. La CGT de Nocibé conclut son communiqué en affirmant qu'au vu de ses résultats financiers, l'enseigne devrait être « en capacité d'assurer la protection de ses 4 000 salariés ». Or ce discours va à l'encontre de celui de l'enseigne qui assure mettre la sécurité de ses salariés au premier plan et a, par ailleurs, contacté les équipes de 5 magasins concernés pour les rassurer quant aux supposées sanctions annoncées par le syndicat.