Les Atelières, coopérative des ex-Lejaby, en cessation de paiement

Les Atelières, coopérative des ex-Lejaby, en cessation de paiement

La coopérative fondée par les anciennes employées de Lejaby devrait être placée aujourdhui en liquidation judiciaire.

Publié le 17-02-2015 par Aglaë Derouen

Le « Made in France » en question

 

Le « Made in France » tel qu'Arnaud Montebourg le concevait est-il en train de passer l'arme à gauche. C'est ce que semble craindre Muriel Pernin, la fondatrice de la coopérative Les Atelières, qui juge ce label beaucoup trop flou, dans la mesure où il ne contraint pas à une fabrication 100% française.

Les Atelières, elles, fabriquent tout en France. Cette société coopérative est née lors de la tourmente qui a balayé l'entreprise Lejaby. Sur les décombres de cette faillite, de nouvelles entreprises ont vu le jour. D'abord, La Maison Lejaby, reprise par Alain Prost, mais aussi Les Atelières. Fondée par Muriel Pernin et d'anciennes salariées de Lejaby, la Société Coopérative d'Intérêt Collectif Les Atelières a voulu fabriquer en France des articles de lingerie. A l'heure où la production a été délocalisée en Tunisie ou au Portugal, ce projet ressemblait à un pari risqué. Malgré tout, Les Atelières trouvent leurs premiers clients, et travaillent notamment en sous-traitance pour La Maison Lejaby, Agnès b., Swarovski ou la sulfureuse Zahia.

 

 

Liquidation inévitable

 

L'entreprise de corsetterie est allée de difficulté en difficulté au cours de ces premières années d'existence. A tel point qu'elle a dû en mars 2014 lancer une souscription publique pour récolter des fonds lui permettant de maintenir son activité. Elle a aussi reçu de l'aide d'investisseurs privés et des banques, et un coup de pouce d'Arnaud Montebourg, via une garantie des prêts par Bpifrance, la banque publique d'investissement, à hauteur de 350 000 euros.

Pour se relancer, la coopérative emblématique du « Made in France » devait sortir sa première collection en propre. Mais l'inertie de LCL, de la Caisse d'Epargne et du Crédit Coopératif ont retardé l'arrivée des fonds, et donc aussi celle de la collection et de la boutique en ligne, qui sont arrivées trop tard pour profiter des fêtes de Noël. Avec, en plus, la crise du marché russe et les commandes de La Maison Lejaby qui ont baissé de moitié, Les Atelières sont aujourd'hui sans le sou. A en croire sa présidente, la liquidation semble inévitable.

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