Redressement grâce à l'internationalisation

Reprise il y a trois ans par Alain Prost et récemment consolidée par l'entrée à son capital du groupe Impala, l'entreprise Lejaby semblait sur de bons rails. Après 130 ans d'existence, elle se redressait progressivement, et semblait pouvoir bientôt renouer avec les bénéfices, notamment grâce à son internationalisation. Lejaby avait en effet réussi à augmenter considérablement ses ventes, en repositionnant une partie de sa production sur le haut de gamme, afin de conquérir les femmes des pays du Golfe, d'Amérique du Nord, et plus globalement de tous les pays émergents où une classe sociale aisée se développe et consomme des produits de luxe, que la marque de lingerie française souhaite incarner. Cette stratégie d'internationalisation avait porté ses fruits : Lejaby était parvenue à réaliser 65% de ses ventes à l'étranger.

Le problème russe

Un pays tirait particulièrement le groupe vers le haut : la Russie. La marque lyonnaise y avait connu un succès retentissant, si bien que le marché russe représentait 30% de son chiffre d'affaires global. C'est précisément ce succès russe qui est aujourd'hui responsable des déboires de Lejaby. La crise en Ukraine, le ralentissement de l'économie, et surtout les campagnes réciproques de boycott qu'ont menées les autorités russes et occidentales ont fait baisser le chiffre d'affaires de ce marché de façon massive. Alain Prost a ainsi déclaré : «  Le volume d'affaires dans ces pays a chuté de 35 % cette année. C'est un ouragan imprévisible et violent ».

Cet ouragan va donc contraindre le groupe à des restructurations : 60 suppressions d'emploi auront lieu sur le site de Rilleux-la-Pape, qui emploie 188 salariés. Toutes les catégories de poste et tous les niveaux hiérarchiques seront touchés, même les cadres. C'est à ce prix que Lejaby espère poursuivre son redressement, malgré ce coup dur venu de l'est.