Le groupe Bolloré mis en examen pour corruption

Le groupe Bolloré mis en examen pour corruption

La holding Bolloré SA a été mise en examen hier dans l'enquête sur les soupçons de corruption dans l'affaire des ports africains.

Publié le 13-12-2018 par Bertrand Dampierre

Corruption, abus de confiance et usage de faux

 

Mercredi, la holding Bolloré SA a été mise en examen dans le cadre de l'enquête sur les soupçons de corruption concernant l'acquisition de concessions portuaires en Afrique de l'Ouest. Cette procédure intervient six mois après la mise en examen de Vincent Bolloré et de deux de ses collaborateurs pour corruption d'agent étranger, complicité d'abus de confiance et complicité de faux et usage de faux. « La holding Bolloré SA, qui n'est en rien concernée par les faits objets de l'investigation, a décidé d'exercer un recours afin d'être mise hors de cause », s'est défendu le groupe dans un communiqué.

L'avocat du groupe Bolloré, Olivier Baratelli, ajoute : « C'est la suite logique, sans aucun élément nouveau à la procédure depuis le mois d'avril, afin que la société ait accès au dossier ».


Les faits reprochés

 

Se basant sur les documents perquisitionnés au siège du groupe Bolloré en 2016, les juges d'instruction Serge Tournaire et Aude Buresi du pôle financier du tribunal de Paris soupçonnent le groupe d'avoir utilisé sa filiale Havas pour sous-facturer des services rendus aux deux candidats africains victorieux des élections en 2010, afin d'obtenir en échange la gestion des concessions portuaires de Lomé au Togo et de Conakry en Guinée par sa filiale Bolloré Africa Logistics, anciennement SDV.

Les soupçons portant sur les activités du groupe en Afrique sont notamment alimentés par les plaintes déposées en 2009 par l'un des anciens associés du groupe, Jacques Dupuydauby, à l'égard de Gilles Alix, directeur général de Bolloré. Le groupe Necotrans avait également déposé une plainte en 2011 pour corruption internationale, classée sans suite, mais il avait obtenu gain de cause en 2013 : le groupe Bolloré avait été condamné à lui verser 2,1 millions d'euros.

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