Des pertes qui se répercuteront sur les saisons à venir

Si on évoque volontiers la grève des cheminots ou celle des professeurs, d'autres entreprises et institutions ont également manifesté avec virulence leur opposition à la réforme des retraites. C'est le cas de l'Opéra national de Paris, dont les danseurs, musiciens et personnels techniques sont en grève depuis le 5 décembre. La direction a annoncé que l'annulation de la totalité des spectacles représentait pas moins de 8 millions d'euros de pertes pour l'Opéra. Dans une lettre adressée au personnel le 20 décembre, le directeur général de l'établissement Stéphane Lissner avait tenté, sans succès, de calmer le jeu : 'L'Opéra de Paris vit une crise très grave [...]. Nous risquons de perdre au moins douze millions d'euros. Le fonds de roulement [...] est désormais très menacé. Tout cela aura des conséquences lourdes sur la saison à venir et les suivantes'. 

Danseurs et musiciens de l'Opéra de Paris, un statut à part

Au même titre que la Comédie-Française, l'Opéra de Paris dispose d'un régime spécial de retraite, financé à hauteur de 50% par l'Etat. Un régime, mis en place sous Louis XIV en 1698, qui ne concerne pas les opéras en régions ou la Philharmonie de Paris. Les artistes du choeur peuvent ainsi partir à 50 ans, les musiciens à 60 ans et les danseurs dès l'âge de 42 ans. La mise en place d'un régime universel, tel que souhaité par le Gouvernement, alignerait le régime des salariés de l'Opéra de Paris sur celui des autres institutions culturelles. Pour exprimer leur désaccord, une quarantaine de danseuses du corps de ballet ont interprété plusieurs tableaux du Lac des cygnes sur le parvis de l'Opéra le 24 décembre.