JCDecaux renonce à Metrobus

JCDecaux renonce à Metrobus

Après 12 mois de négociations, JCDecaux a finalement décidé de renoncer à l'acquisition de Metrobus, régie publicitaire dans les transports franciliens, et filiale du groupe Publicis. Les conditions fixées par l'Autorité de la Concurrence lui semblent en effet exorbitantes.

Publié le 02-06-2016 par Laurent Baquista

JCDecaux jette l'éponge

 

La nouvelle est tombée hier soir, après plus de 12 mois d'un processus essentiellement marqué par les exigences de l'Autorité de la ConcurrenceLe leader mondial de la communication extérieure a renoncé à racheter à Publicis sa filiale Metrobus, dont JCDecaux détenait déjà 33% du capital.

Dans un communiqué de presse paru hier en fin d'après-midi, la Directrice de la Communication de JCDecaux, Agathe Albertini, a résumé ainsi la situation, telle que son groupe la perçoit : « Après plus de 12 mois d'instruction, JCDecaux se voit au regret de devoir décider de ne pas poursuivre cette opération dont l'intérêt économique et stratégique dans un marché publicitaire en pleine transformation numérique est remis en cause par les exigences trop importantes de l'Autorité de la Concurrence ».
Publicis a pris acte de cette décision, et déclaré qu'il « étudiera, en concertation avec les équipes de Metrobus et JCDecaux, qui demeure actionnaire à hauteur de 33%, l'ensemble des options à même d'assurer à Metrobus les conditions optimales de son développement ».

 

Un abandon imputable à l'Autorité de la Concurrence

 

Depuis le 19 octobre 2015, fin de la période de négociations exclusives, un accord avait été signé entre les deux coactionnaires, pour étendre la participation de l'inventeur des abribus dans le capital de la régie publicitaire des transports. Le groupe publicitaire français devait céder l'intégralité de ses parts à JCDecaux, qui détenait déjà un tiers du capital. Bien entendu, cette opération était soumise à l'aval des Sages de la rue de l'Échelle.

Il semblerait donc que ce soient eux qui aient fait échouer l'opération. En effet, selon la phase 2 de l'examen mené par l'Autorité de la Concurrence, l'opération mettait JCDecaux en situation de quasi-monopole sur la publicité dans les transports et la communication extérieure à Paris et en région Ile-de-France, empêchant tout autre concurrent d'animer le marché. Malgré toutes les concessions faites par le numéro 1 mondial de la communication extérieure, le prix à payer pour satisfaire aux exigences de l'Autorité est trop lourd pour que JCDecaux ne renonce pas à l'opération.

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