100 milliards d'investissements sur dix ans

Face à une pénurie qui s'éternise, Intel prend les choses en main. Le groupe américain vient d'annoncer un investissement de 20 milliards de dollars pour l'ouverture de deux nouvelles usines de semi-conducteurs dans la banlieue de Columbus, dans l'Ohio. Distancé depuis de longues années sur ce marché dominé par les fabricants asiatiques, Intel joue ici son va-tout. Les travaux doivent débuter d'ici la fin de l'année 2022 et dureront trois ans. Les premières puces devraient ainsi sortir d'usine en 2025 si le planning est tenu. Ces deux usines devraient créer 3.000 emplois directs dans les années à venir, en plus des 7.000 créés pour construire le site, et Intel estime que ce projet d'envergure pourrait également créer des dizaines de milliers d'emplois indirects. 'Le site que nous construirons aura la capacité d'accueillir huit usines, nous prévoyons d'augmenter notre présence et nos investissements, qui pourraient monter jusqu'à 100 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie', a affirmé Pat Gelsinger, le PDG d'Intel.

Un engagement suffisant pour contrer la pénurie ?

'C'est un investissement véritablement historique aux États-Unis et pour les travailleurs américains', s'est enthousiasmé le président américain depuis la Maison-Blanche après l'annonce d'Intel. Mais cela suffira-t-il à Intel pour espérer concurrencer Samsung et le leader taiwanais TSMC et donc assurer l'indépendance économique des États-Unis ? La pandémie de Covid-19 a donné un coup de frein à la production de semi-conducteurs, mettant notamment en difficulté les géants de la technologie et les constructeurs automobiles. Outre ces ouvertures d'usines aux États-Unis, Intel va également investir massivement en Europe et prévoit d'ouvrir une méga-usine de puces en Allemagne.