Énergie solaire : pourquoi la colère gronde dans la filière

Photovoltaïque

Le gouvernement a publié un amendement afin de réviser des contrats passés il y a plus de dix ans entre l'Etat et les producteurs d'énergie photovoltaïque. En quête d'économies, il estime que certains de ces producteurs bénéficient aujourd'hui d'une rentabilité excessive au détriment du contribuable et d'autres énergies renouvelables et souhaite donc réduire son soutien. En face, c'est toute une filière qui fustige cette réforme. Les professionnels du secteur redoutent les faillites, mais aussi le durcissement des financements et la frilosité des investisseurs sur les projets futurs, pénalisant toutes les filières des énergies renouvelables.

Publié le 10-11-2020 par Juliette Raynal, Cécile Chaigneau

D'abord, ils ont presque cru à une blague tellement l'information était difficile à avaler. Le 16 septembre dernier, les professionnels du photovoltaïque découvrent dans la presse le projet du gouvernement de réduire son soutien à l'énergie solaire en modifiant rétroactivement les contrats conclus entre 2006 et 2010, assurant aux producteurs un prix de rachat de l'électricité fixe pendant 20 ans.

Aujourd'hui, c'est l'incompréhension et l'indignation générale qui dominent. Samedi 7 novembre, un amendement au projet de loi de finance 2021, (que tous attendaient puisqu'il avait été annoncé la semaine précédente par la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili), a confirmé par écrit la volonté du gouvernement d'abaisser les tarifs d'achats signés avant 2010. Selon l'État, ces contrats auraient permis à certains producteurs de bénéficier d'une rentabilité excessive.

Comment ces contrats fonctionnent-ils ? Afin de permettre aux énergies renouvelables de se développer dans le pays et de favoriser la création d'une filière, le législateur a mis en place dans les années 2000 un système d'obligation d'achat pour les énergies solaire et éolienne. Concrètement, l'Etat achetait, via EDF, l'énergie solaire produite par les producteurs à un tarif fixé pour une durée de 20 ans. Objectif : proposer un prix suffisamment élevé pour qu'il suscite le développement des projets photovoltaïques. Cet engagement de l'Etat dans la durée sur des prix fixes a notamment permis aux producteurs d

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités