Un acharnement de la justice britannique

Le feuilleton judiciaire dure depuis des mois au Royaume-Uni, et finit toujours par donner raison à l'autorité britannique de la concurrence, au détriment de MyFerryLink et de son partenaire Eurotunnel. Pour l'autorité britannique, le partenariat entre Eurotunnel et la SCOP n'en est pas un, et cette dernière doit être considérée comme une filiale d'Eurotunnel, qui met le groupe en position de quasi-monopole sur le trafic transmanche.

Lors de la liquidation de SeaFrance, aucun repreneur potentiel n'avait proposé une offre suffisamment sérieuse aux yeux du Tribunal de Commerce. Eurotunnel avait alors racheté trois navires de SeaFrance, et les avait proposés en location à la SCOP des anciens salariés de SeaFrance, baptisée MyFerryLink, qui emploie 600 personnes. Largement déficitaire au départ, MyFerryLink a réussi à capter 10% du trafic transmanche, et devrait être très prochainement rentable, malgré un  renforcement de la concurrence, puisque le Danois DFDS a ouvert des lignes Calais-Douvres.

Eurotunnel joue le jeu jusqu'au bout

Depuis des mois, la justice britannique cherche à interdire à MyFerryLink l'accès au port de Douvres, et à mettre un terme à ce qu'elle estime être une situation de concurrence faussée. Faisant appel de chaque décision de justice, MyFerryLink et Eurotunnel ont jusqu'à présent permis la continuité de l'exploitation des lignes. Mais Eurotunnel estime aujourd'hui qu'il doit se retirer pour permettre à MyFerryLink de poursuivre l'exploitation des lignes.

Selon Raphaël Doutrebente, le directeur général de la SCOP, qui s'est exprimé dans une interview à Mer et Marine, le PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon, « met tout en oeuvre pour trouver une solution et sauver MyFerryLink en cherchant un repreneur. Et s'il le fait, c'est notamment, comme il l'a dit, parce que cette entreprise constitue un succès commercial et industriel. »