Un géant des mers

Deux ministres, Bruno Le Maire, celui de l'Économie, et Élisabeth Borne, en charge des Transports, ont assisté hier à l'inauguration d'un navire hors normes, le nouveau petit prince de la flotte détenue par l'armateur français CMA CGM, le porte-conteneurs Antoine de Saint-Exupéry.

Ce navire n'a en fait rien de petit, puisqu'il est actuellement le plus grand navire jamais lancé par la compagnie maritime marseillaise. Avec ses 400 mètres de long pour 59 de large, sa capacité de 20 954 conteneurs équivalent vingt pieds (EVP) et son poids de 260 000 tonnes en charge totale, il s'inscrit dans le club très fermé des plus grands porte-conteneurs au monde. En comparaison, le fleuron de la marine de guerre française, le porte-avions Charles de Gaulle, fait figure de nain puisqu'il ne mesure que 261,5 mètres de long.

Tout est impressionnant dans ce navire, à commencer par son moteur, surnommé le moteur cathédrale parce qu'il a le même volume que Notre-Dame de Paris.

Ce géant des mers, qui illustre la tendance mondiale au gigantisme répandue dans le secteur du transport maritime, est, selon le patron de CMA CGM, Rodolphe Saadé, « un symbole de la grandeur maritime française, qui a toute sa place dans l'économie mondiale ».

En route vers l'Asie

Ce navire reliera l'Europe à l'Asie, empruntant ainsi la French Asia Line. L'Antoine de Saint-Exupéry effectuera donc une boucle de 15 escales, en 12 semaines. Le Havre est sa dernière étape, et il ralliera l'Asie, en passant par le canal de Suez. Deux autres porte-conteneurs de taille similaire, en cours de construction, le rejoindront prochainement sur cette voie maritime majeure.

Ces nouveaux porte-conteneurs dont la compagnie maritime CMA CGM a passé commande excéderont les capacités de l'Antoine de Saint-Exupéry, avec un tonnage de 22 000 EVP transportables et une propulsion à l'aide d'un carburant moins polluant, le gaz naturel liquéfié.

L'équipage du porte-conteneurs Antoine de Saint-Exupéry sera composé de 24 personnes, pour assister le commandant du navire, Pierre Jaspard, et la cheffe mécanicien Laurence Perrot, l'une des rares femmes à s'être destinée à cette carrière si singulière au sein de la marine marchande.