Bourbon dans la tourmente

Bourbon dans la tourmente

Bourbon a plus que doublé ses pertes et se voit contraint de renégocier sa dette et de modifier sa gouvernance en dissociant présidence et direction générale.

Publié le 15-03-2018 par Guilhem Baier

Trou noir

 

Le groupe parapétrolier Bourbon a creusé ses pertes en 2017. Elles ont plus que doublé, atteignant 576,3 millions d'euros. Parallèlement, son résultat opérationnel courant est en chute libre de 34,1 %, et ressort à 252,4 millions d'euros. Le taux de marge opérationnel s'est lui aussi fortement dégradé, accusant une baisse qui le fait passer de 34,7 % à 29,3 %. Enfin, le chiffre d'affaires de Bourbon est également en recul, un recul majeur de 21,9 %. Il se limite donc pour 2017 à 860,6 millions d'euros. Ces contre-performances ont eu un effet immédiat, puisque le groupe Bourbon a indiqué qu'il n'avait pu, à la fin du mois de décembre, respecter les différents covenants définis dans sa documentation de crédit. Conformément aux normes IFRS, Bourbon a donc été contrait de prendre en compte l'exigibilité de sa dette en la transformant en passif courant, même si les prêteurs n'en ont pas exigé le remboursement. Par conséquent, le montant global du passif s'élève à 1,121 milliard d'euros à la clôture de l'exercice, soit le 31 décembre 2017.

 

Renégocier la dette

 

Certes, la trésorerie actuellement générée par les activités permet de faire face aux dépenses courantes. Mais Bourbon a dû demander à ses prêteurs qu'ils suspendent, pour tout le temps que dureront les discussions entamées avec eux, leurs droits à exiger leurs créances, ainsi que les échéances de remboursement.

Le but de Bourbon est bien entendu de parvenir à un accord avec les établissements financiers qui l'ont soutenu, afin de balancer pertes et endettement par les perspectives de reprise du marché pétrolier.

En outre, Bourbon a décidé de modifier sa gouvernance en dissociant les fonctions de président de celles de directeur général. Gaël Bodénès a donc été désigné comme directeur général et Jacques de Chateauvieux a conservé ses fonctions de président du conseil d'administration. Par ailleurs, Astrid de Bréon demeure directrice générale déléguée en charge des finances et de l'administration.

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