Banques : la facture de Bâle 3 s'élèvera à 135 milliards d'euros en Europe

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L'Autorité bancaire européenne a estimé que l'application des nouvelles règles de solvabilité aux banques de l'UE se traduira par une hausse de 24,4% des exigences en capital, soit un total de 135,1 milliards d'euros d'ici à 2027. Les banques s'inquiètent de leur capacité à distribuer des dividendes pour attirer les investisseurs.

Publié le 05-07-2019 par Delphine Cuny

Les banques l'appellent « Bâle 4 » : la révision des règles mondiales de solvabilité dans le cadre du comité de Bâle, dont les banques françaises avaient pointé les lourdes conséquences sur leur bilan en mai dernier, à Bruxelles. L'Autorité bancaire européenne (ABE) vient de dévoiler l'estimation du surcoût en capital que représentera l'application de ces nouvelles règles, destinées à renforcer la résistance des établissements aux chocs : d'après « les hypothèses les plus prudentes », le manque de fonds propres cumulés des 189 banques de l'UE pour respecter les exigences à l'horizon 2027 serait de 135,1 milliards d'euros, ce qui correspond à une augmentation d'au moins 24,4%.

L'Autorité, qui trouve « bienvenues les améliorations introduites dans le paquet final de Bâle 3 », notamment une plus grande sensibilité au risque et moins de latitudes dans l'évaluation interne des portefeuilles de prêts, relève que cette hausse concerne « presque entièrement » les grandes banques (134,1 milliards). Pour la moitié des établissements, l'impact sera d'un peu plus de 10%, de 5,5% pour les plus petits; il sera même négatif pour un quart des banques, dont les exigences en fonds propres seront donc allégées.

« Ce déficit [de capitaux] serait réduit à 58,7 milliards d'euros si les banques devaient conserver leurs bénéfices [...] tout au long de la période de transition », observe l'ABE dans son rapport rendu public mardi 2 juillet.

Autrement dit, si les banques cessaient de distribuer des di

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