Prudence à l’extérieur, inquiétude à l’intérieur, la double contrainte d’Emmanuel Macron

bruno jeudy

L'édito de Bruno Jeudy dans le troisième numéro de La Tribune Dimanche

Publié le 22-10-2023 par Bruno Jeudy

Ne pas faire comme les autres. Exit la séquence émotion en Israël. Emmanuel Macron n'a pas voulu emboîter le pas à Joe Biden. Ni s'inscrire dans le défilé des visites de dirigeants européens, de l'Allemand Olaf Scholz au Britannique Rishi Sunak. Tous ont fait le voyage de Jérusalem pour exprimer leur solidarité. Seul dirigeant à avoir posé des conditions pour cette visite (ce qui a agacé les Israéliens), le Français préfère attendre et faire coïncider son déplacement avec une « avancée ». Pari hasardeux. Le précédent ukrainien - une trop longue hésitation l'avait conduit à se rendre à Kiev après tout le monde - avait montré les limites de sa stratégie.

Au Proche-Orient, Emmanuel Macron avance à tâtons et cherche comment relancer l'influence française, réduite aux acquêts depuis la fin de l'ère Chirac. Prudent sur le front extérieur, il l'est tout autant à l'intérieur. Lors de son allocution télévisée du 13 octobre, il a brandi son « bouclier d'unité » pour ralentir l'importation du conflit israélo-palestinien sur notre sol : « N'ajoutons pas de fractures nationales aux fractures internationales. » Des mots violemment démentis dès le lendemain avec l'assassinat du professeur d'Arras poignardé au cri d'« Allah akbar » par un jeune radicalisé fiché S. Jeudi, en rentrant des obsèques de Dominique Bernard, le chef de l'État a tenté de convaincre un groupe d'étudiants en BTS à Gagny (Seine-Saint-Denis) croisés sur les quais à Paris du bien-fondé de son choix d'interdire les manifs

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