L'État syrien sur le banc des accusés

Bachar al-Asad

La Cour internationale de justice doit entendre mardi les premières plaidoiries du Canada et les Pays-Bas qui accusent Damas de pratiquer la torture à une échelle industrielle.

Publié le 09-10-2023 par Garance Le Caisne

L'étau judiciaire se resserre autour de Damas. Pour la première fois, le régime syrien en tant que tel est poursuivi pour torture. Il est accusé par le Canada et les Pays-Bas d'avoir violé la Convention des Nations unies contre la torture, qu'il a pourtant signée en 2004. Les premières audiences auront lieu mardi et mercredi au Palais de la paix à La Haye, siège de la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction au monde qui juge les différends entre États.

« Cette procédure est une étape importante pour juger ce type de régime, affirme Jaber Baker, chercheur syrien. La torture fait partie de notre identité, elle est pratiquée depuis plus de 50 ans par la famille Assad. » Cet ancien prisonnier politique, torturé par les services de renseignement puis détenu deux ans dans une prison militaire près de Damas, a publié jeudi Syrian Gulag, inside Assad's prison system (non encore traduit en français). Co-écrit avec le spécialiste néerlandais des violences de masse Uğur Ümit Üngör, ce livre va devenir une référence.

Des lieux d'incarcération disséminés dans tout le pays

Affilié au Centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture, Jaber Baker a conduit une centaine d'entretiens avec des survivants. Cinq ans de recherches pour tenter de décrypter le système pénitentiaire des Assad et la torture qui y est pratiquée. Centres de détention, locaux des services de renseignements, prisons militaires ou civiles, les lieux d'incarcération sont disséminés dans to

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