« Industrie verte : le projet de loi est totalement à la hauteur des enjeux » (Thierry Déau, Meridiam)

Sanef

GRAND ENTRETIEN. Avec 20 milliards d'euros d'actifs sous gestion, Meridiam est un fonds d'investissement qui compte. Son patron Thierry Déau, qui a contribué au projet de loi industrie verte en cours d'examen au Sénat, investit dans la décarbonation de l'économie depuis plus de quinze ans. Alors que le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial se tient à Paris ces 22 et 23 juin, il vient d'annoncer une acquisition stratégique en Afrique où il compte doubler sa présence d'ici à trois ans. Dans le même temps, le quinquagénaire n'exclut pas une prise de participation dans le nouveau nucléaire tout en écartant l'immobilier malgré l'actuelle crise du logement.

Publié le 22-06-2023 par César Armand et Philippe Mabille

LA TRIBUNE : Vous avez contribué au projet de loi industrie verte en copilotant avec le député Renaissance Mathieu Lefèvre « Transformer la fiscalité pour faire grandir l'industrie verte ». Vous avez notamment proposé d'aider l'industrie à s'engager dans la décarbonation. Le texte, qui est en cours d'examen au Sénat, est-il à la hauteur de vos ambitions ?

THIERRY DÉAU : Peut-être que le projet de loi n'a pas été suffisamment compris, mais il est totalement à la hauteur des enjeux sur ses deux objectifs principaux : l'installation de sites de production d'énergies nouvelles - hydrogène ou batteries par exemple - et l'incitation à la décarbonation des industries existantes. L'industrie du futur doit être décarbonée. Certes, cela entraîne des problématiques de revalorisation des métiers de l'industrie et cela change les processus, mais les perspectives, la dynamique et les signaux donnés sont excellents et cela confirme aussi que cette transformation créera de l'emploi car nous aurons besoin notamment d'ingénieurs et de techniciens pour cette nouvelle industrie. C'est-à-dire une industrie propre qui suscite des vocations et qui fournit des emplois mieux payés que les services.

En discutant avec les professionnels, se dégage un double sentiment de confusion et de déception, et l'impression d'une nouvelle usine-à-gaz, à la différence de l'IRA américain, simple et puissant, qui subventionne la décarbonation...

On a tendance en France à se plaindre, mais on oublie que c'est le seul

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