« Il faut réguler le football sinon ce sport court vers des faillites et des scandales » (Jean-Michel Aulas)

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L'ENTRETIEN DU JEUDY. Débarqué sans ménagement le 5 mai dernier du poste de président de l'Olympique Lyonnais qu'il occupait depuis 36 ans, Jean-Michel Aulas se confie cette semaine à Bruno Jeudy dans un grand entretien dans lequel il revient sur sa longue carrière de dirigeant sportif et de chef d'entreprise. Le fondateur du groupe de services informatiques Cegid raconte comment Bernard Tapie l'a encouragé à investir dans le football, l'OL, sa passion d'une vie dont il reste actionnaire à 9%. « Le foot peut rendre fou », reconnaît-il en réglant ses comptes avec le repreneur du club, John Textor, alors que l'OL a été sanctionné par la DNCG (le gendarme financier du foot français) ce qui va limiter les capacités de recrutement pour la prochaine saison. Celui qui rêverait de se réincarner en Bill Gates dénonce aussi le foot-business entré « dans la démesure » avec de véritables « clubs-Etat », et appelle à une régulation sous peine de voir « des faillites et des scandales », se

Publié le 20-07-2023 par Bruno Jeudy

LA TRIBUNE-Vous êtes chef d'entreprise depuis plus d'un demi-siècle et vous avez ouvert la voie en créant votre startup en 1969 avec pour seul passeport un BTS. Quel est le secret de votre réussite ?

JEAN-MICHEL AULAS- Je la dois d'abord à l'éducation de mes parents. Mon père et ma mère étaient enseignants. En 1968 lors de ce fameux printemps, ils m'ont en quelque sorte libéré. Les conditions environnementales, familiales et économiques de l'époque ont ensuite contribué à m'émanciper. Il y a eu ensuite de belles rencontres. En mai 68, je suis délégué de l'UNEF et j'assiste à une conférence de Cohn-Bendit. Ses théories sont différentes des miennes mais j'adhère à ce slogan : « Il est interdit d'interdire », qui me permettra d'ouvrir en grand ma voie professionnelle - entrepreneur, et rien ne m'y prédestinait. Tout au long de mon existence, j'ai eu la chance de rencontrer des gens bienveillants, des spécialistes et des gens qui savaient écouter. Ensuite, j'ai peut-être su appliquer un certain nombre de leurs idées. C'est vrai aussi que le monde de l'entreprise en 1969 n'avait rien à avoir avec celui d'aujourd'hui.

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Quel regard portez-vous sur l'évolution de l'entreprise ? Est-ce plus facile de devenir entrepreneur aujourd'hui ?

En 1969, c'est vrai, j'ai innové. Je crois avoir été un « startuppeur » avant l'heure. L'entreprise, ce n'était pas la mode de l'époque. Les marchés en croissance étaient déjà des phénomènes sur lesquels il

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