« Il faut faire évoluer l'image de l'industrie auprès des jeunes filles » (Frédérique Le Grevès, STMicroelectronics)

Frédérique Le Grevès Présidente France STMicroelectronics

ENTRETIEN. Avec moins de 30% de femmes dans ses rangs, l'industrie peine à renforcer la mixité au sein de ses différents secteurs. Ce phénomène s'explique en partie par les stéréotypes qui pèsent encore, et contre lesquels Frédérique Le Grevès tente de lutter. La présidente France de l'entreprise spécialisée dans la production de puces électroniques, STMicroelectronics, a réalisé l'intégralité de sa carrière dans l'industrie. Elle est devenue la marraine du collectif IndustriELLES, relancé par le ministère de l'Industrie en mai 2023. Pour La Tribune, elle revient sur les raisons de la faible part de femmes au sein de ce secteur et sur les actions à mettre en œuvre pour y remédier.

Publié le 20-07-2023 par Coline Vazquez

LA TRIBUNE - Comment expliquer la faible présence des femmes dans l'industrie ?

FRÉDÉRIQUE LE GREVÈS - De nombreux stéréotypes persistent et s'installent dès le plus jeune âge. C'est un enjeu de société et nous avons tous un rôle à jouer pour changer les perceptions. Dès l'école, les éducateurs de manière générale - les enseignants, mais aussi les parents - peuvent changer la donne, car malheureusement, aujourd'hui, on ne donne pas forcément aux jeunes filles l'envie de s'intéresser aux métiers de l'industrie.

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Pourtant, la mixité, qu'elle soit de genre, d'âge, de formation ou de culture, est une richesse. J'ai beaucoup travaillé dans des milieux multiculturels et dès que l'on rassemble des personnes avec des parcours d'univers différents, mais qui ont un objectif commun, même si ce n'est pas toujours évident de parvenir à les faire travailler ensemble au début, le résultat est d'une grande richesse.

Aussi, la mixité, notamment de genre, permet de répondre au mieux aux clients qui sont aussi bien des hommes que des femmes. J'ai pu le constater lorsque j'ai travaillé dans l'industrie automobile, car nous avions des acheteurs, mais aussi des acheteuses, et d'ailleurs, ce sont souvent les femmes qui avaient le dernier mot au moment de finaliser l'achat. Cette mixité, c'est quelque chose que j'ai perpétué au sein de mes équipes.

Comment y remédier ?

Il fa

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