« Infinie tristesse »

Dans un communiqué de presse publié hier soir, le groupe Dassault Aviation a fait part de sa tristesse et de celle de ses collaborateurs suite au décès de celui qui avait été son PDG jusqu'en 2000, et demeurait celui du Groupe Dassault : « c'est avec une infinie tristesse que nous apprenons la disparition de Monsieur Serge Dassault, Président-Directeur général du Groupe Dassault et ancien Président-Directeur général de Dassault Aviation. Le groupe Dassault Aviation, son management, ses ingénieurs, techniciens, employés et compagnons adressent à Madame Dassault, à ses enfants et à ses petits-enfants leurs condoléances les plus sincères et les plus émues », indique le communiqué de presse de Dassault Aviation.

Le 28 mai, vers 16 heures, Serge Dassault s'est éteint, à l'âge de 93 ans, dans son bureau de l'immeuble du rond-point des Champs-Élysées, où son père avait autrefois dirigé le groupe et l'hebdomadaire Jours de France. Cinquième fortune de France selon le classement du magazine Challenges, Serge Dassault avait partagé sa vie entre le groupe familial et la politique, où il avait exercé des mandats de maire de Corbeil-Essonnes et de sénateur du département francilien.

Un parcours hors du commun

Polytechnicien, également diplômé de Supaero, Serge Dassault avait débuté sa carrière en tant qu'ingénieur en 1951, au sein du bureau d'études fondé par son père, Marcel Dassault. En 1955, il fait franchir au groupe une première étape, en supervisant avec succès les essais en vol du premier programme emblématique du groupe Dassault Aviation dans l'aéronautique militaire, celui du Mirage I. En 1987, il devient le président-directeur général de Dassault Industries, qui regroupe Dassault Aviation et Dassault Systèmes, et porte depuis 2000 le nom de Groupe industriel Marcel Dassault, en hommage à son père, le fondateur. Il dirigeait encore le groupe, dont les activités vont au-delà de l'aéronautique et des systèmes, puisqu'il comprend également un groupe de presse, dont le fleuron est Le Figaro, de nombreux actifs immobiliers, et Dassault Wine Estates, qui produit et commercialise trois grands crus classés de Saint-Émilion, dont le Château Dassault, acquis en 1955 et classé depuis 1969.

En politique, Serge Dassault a eu un parcours chaotique, marqué par autant de succès que d'échecs, et aussi quelques déboires judiciaires majeurs. Le dernier en date remonte à février 2017, lorsque Serge Dassault avait été condamné à une amende de 2 millions d'euros et à cinq ans d'inéligibilité pour blanchiment de fraude fiscale et omissions dans ses déclarations de patrimoine.

La succession du Groupe industriel Marcel Dassault est organisée depuis 2014. C'est donc comme prévu Charles Edelstenne qui va succéder à Serge Dassault à la tête de l'empire familial.