Sans sa vache à lait UMG, Vivendi va devoir prouver sa cohérence industrielle

Vincent Bolloré

L'annonce de l'entrée en Bourse d'Universal Music Group marque un changement d'ère chez Vivendi. Le géant des médias va devoir envisager l'avenir sans sa puissante locomotive, en développant et consolidant ses autres activités aujourd'hui bien moins profitables.

Publié le 17-02-2021 par Pierre Manière

Les actionnaires de Vivendi applaudissent. Forcément. L'annonce, la semaine dernière, de la cotation d'Universal Music Groupe (UMG), filiale du géant des médias, à la Bourse d'Amsterdam d'ici à la fin de l'année, leur sera très profitable. 60% du capital de la prestigieuse « major » leur sera reversé sous formes d'actions UMG, au titre d'une « distribution exceptionnelle ». Un véritable jackpot pour les actionnaires de Vivendi, et d'abord pour le premier d'entre eux, Vincent Bolloré. Au terme de l'opération, Groupe Bolloré, qui dispose de 27% du géant des médias, possèdera 16% d'UMG. Partant du principe que ce dernier vaut un minimum de 30 milliards d'euros (le chinois Tencent a récemment racheté 20% du capital pour 6 milliards d'euros), la participation du groupe de Vincent Bolloré pèsera près de 5 milliards d'euros... Vivendi, de son côté, conservera 20% d'UMG, mais perdra donc largement son contrôle.

Ce n'est pas rien. Jusqu'à présent, UMG était sa locomotive, sa figure de proue et de loin le principal moteur de ses revenus. L'essor de la musique en streaming a permis à cette filiale de prospérer ces dernières années, loin devant les autres activités du groupe dans les médias (avec Groupe Canal+), la communication (avec Havas), l'édition (avec Editis) ou encore les jeux vidéo (avec Gameloft). Aujourd'hui, UMG domine le marché mondial de la musique aux côtés du japonais Sony et de l'américain Warner. De toutes les gammes de « contenus » de Vivendi, elle en était le joyau. V

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