Le groupe Safran pourrait contester la décision de l'Italie qui s'oppose à l'acquisition de Microtecnica. Selon Olivier Andriès, directeur général de Safran, cette décision est un message politique envoyé à notre pays. Safran comptait racheter l'entreprise au prix de 1,8 milliard d'euros, une opération qui lui aurait permis d'ajouter une corde à son arc puisque c'est un domaine d'activité dans lequel il n'est pas encore présent. 

L'Allemagne contrariée par l'Italie

Pour rappel, le 20 novembre dernier, Safran avait annoncé que le Gouvernement italien s'opposait, par décret, à son projet de rachat de Microtecnica, société appartenant à Collins Aerospace (États-Unis). La décision de l'Italie d'utiliser son Golden Power a surpris le groupe français, Olivier Andriès s'étonnant qu'il n'y ait pas eu de dialogue avec le Gouvernement italien au préalable. « Nous pourrions, comme cela se fait aussi en France dans ce type de situation, porter l'affaire devant un tribunal administratif », a indiqué Olivier Andriès. Dans le décret italien, il est précisé que l'Allemagne a fait part de ses inquiétudes concernant ce rachat, car Safran est un partenaire de Dassault Aviation pour le Rafale qui est, quant à lui, un concurrent de l'Eurofighter et du Tornado dont l'entreprise Microtecnica est un fournisseur. Le directeur général de Safran a confirmé les inquiétudes de l'Allemagne mais, ce qui n'est pas précisé dans le décret, c'est que le pays a indiqué que « si l'acquéreur, Safran en l'occurrence, donnait des garanties, [il n'avait] aucune raison de s'y opposer ». Olivier Andriès a ajouté que les Allemands ont le sentiment d'avoir été manipulés par le Gouvernement italien.