D '« étoile montante de la FrenchTech » à « accident industriel »

Cinq ans après sa création, la start-up Luko, qui ambitionnait de révolutionner le monde de l'assurance, a vu sa valeur s'effondrer en quelques semaines. Alors que ses fondateurs (Raphaël Vullierme et Benoît Bourdel) ; pourfendaient en 2021, « les assureurs traditionnels » qualifiés de « mauvais », et « loin de leurs clients, sans aucune envie de se réinventer », la société affichait une perte nette de 56 millions d'euros sur l'exercice 2022. La fintech avait pourtant su séduire les investisseurs, notamment avec 70 millions d'euros, levés auprès des fonds EQT Ventures, Accel, Funders Fund, Speedinvest, ou encore Orange Ventures. Mais l'entreprise effectue un mauvais choix en 2022 : deux acquisitions - l'assureur allemand Coya et le spécialiste français de l'assurance de loyers impayés Unkle - au moment même où la hausse des taux d'intérêt l'empêche de continuer à financer son développement.

Puis, la chute...

Très endettée, la start-up n'a alors d'autre choix que de chercher un acquéreur et de restructurer en parallèle sa dette, sous l'égide du tribunal de commerce de Bobigny qui la place en sauvegarde en juin 2023. Le britannique Admiral se positionne alors, apparaissant comme un mécène providentiel, mais il va se raviser au dernier moment, évoquant des « petits cailloux dans la chaussure » (redressement fiscal en cours, fronde du créancier BNP Paribas...), selon un participant au dossier. Alors qu'elle était valorisée 200 millions d'euros au sommet de sa gloire, Allianz fait aujourd'hui une offre de reprise de Luko, à hauteur de ... quatre euros !