L'Autorité de la concurrence britannique, pire ennemie des Gafam ?

Sarah Cardell

Le gendarme britannique de la concurrence a retrouvé toute sa marge de manoeuvre et sa force de frappe depuis le Brexit. Il en profite pour mener une charge tous azimuts contre le monopole des géants technologiques américains, empêchant une fusion après l'autre.

Publié le 13-06-2023 par Guillaume Renouard, à Londres.

L'annonce a sonné comme un coup de tonnerre fin mai : la Competition and Market Authority (CMA) a opposé son veto au rachat d'Activision Blizzard par Microsoft, un super-deal à 69 milliards de dollars qui aurait constitué l'acquisition la plus importante de toute l'histoire de Microsoft, largement devant celle de LinkedIn, racheté en 2016 pour 26 milliards d'euros. Elle aurait fait du géant de l'informatique un mastodonte sur le marché naissant du cloud gaming, où Microsoft est déjà avantageusement positionné grâce à sa Xbox et où Activision Blizzard peut se targuer de licences très populaires comme Call of Duty.

Lire aussiPublicité en ligne : Meta (encore) épinglé par l'Autorité de la concurrence


La principale menace pour les géants technologiques américains n'émane aujourd'hui pas des couloirs de la Maison-Blanche, ni même des bureaux de la Commission européenne à Bruxelles, mais de Londres, où la CMA, le gendarme britannique de la concurrence, semble bien décidé à s'en prendre aux velléités expansionnistes des Gafam et à la menace que celles-ci font peser sur la concurrence.

Game over pour Microsoft

« Nous avons établi que Microsoft aurait intérêt à restreindre l'accès de ses concurrents aux principales licences du portfolio d'Activision Blizzard après la fusion, ce qui aurait substantiellement affaibli la compétition dans le cloud gaming », a déclaré Sarah Cardell, la directrice de la CMA, pour justifier la décision de son agence.

Lire aussiPour amadouer l'inflexible ant

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités