« Il ne faut pas sous-estimer Atos malgré son cours actuel en Bourse » (Nourdine Bihmane, DG d'Atos)

Atos Nourdine Bihmane

GRAND ENTRETIEN. Chute du chiffre d'affaires, dégringolade de 75% du cours de Bourse depuis le début de l'année, valse des dirigeants depuis le départ du très controversé Thierry Breton accusé d'avoir eu la folie des grandeurs pour le groupe... Pour retomber sur ses pieds, l'ancien fleuron technologique français Atos, 112.000 employés dans le monde dont plus de 10.000 en France, a enclenché une réorganisation drastique. Mi-2023, l'entreprise va être scindée en deux. Les activités en croissance -cybersécurité, data, calcul de haute performance et simulateurs quantiques- partiront dans une nouvelle entité, Evidian, tandis qu'Atos ne conservera que son activité historique d'infogérance informatique. Son directeur général, Nourdine Bihmane, 21 ans de maison, confie à La Tribune sa vision du futur d'Atos dans le cloud et l'infogérance, explique son alliance contestée avec Amazon Web Services, et détaille comment il compte redresser l'entreprise dans les cinq prochaines année

Publié le 12-12-2022 par Sylvain Rolland

LA TRIBUNE - Atos traverse depuis deux ans une passe très difficile et va se scinder en deux en 2023. Le nouveau Atos, que vous allez diriger, ne conservera que le coeur d'activité historique, c'est-à-dire l'infogérance informatique. C'est une activité en net déclin depuis que les entreprises migrent massivement vers le cloud public dominé par les Gafam. Comment comptez-vous remonter la pente ?

NOURDINE BIHMANE - Le cloud a complètement révolutionné l'informatique. Au début de ce mouvement, les champions de l'infogérance comme HP, IBM ou Atos, se disaient que les entreprises, les collectivités et les administrations ne renonceraient pas au contrôle de leur parc informatique pour mettre leurs données et leurs infrastructures dans le cloud. C'était une erreur bien sûr. Atos n'a pas pris conscience suffisamment tôt de la pertinence des services délivrés sur le cloud public, ce qui a permis à Amazon Web Services, Microsoft Azure et Google Cloud de dominer ce marché. Les acteurs de l'infogérance ont donc évolué en proposant, en plus de la gestion quotidienne du parc informatique des clients, des plateformes de cloud privé, qui nous ont permis de contenir cette fuite vers les Gafam, tout en faisant bénéficier à nos clients de la souplesse et des nouvelles potentialités du cloud. Mais la bascule vers le cloud public, et particulièrement ceux des Gafam qui captent l'essentiel de la croissance, est inéluctable. C'est ce que veut le marché, on ne peut pas lutter contre ça. Il faut donc

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