Fibre : la loi anti-malfaçons sème la zizanie dans les télécoms

Jean-Noël Barrot

La proposition de loi votée mardi au Sénat pour en finir avec les dysfonctionnements sur les réseaux de fibre a accouché d'une situation explosive. Les piques se multiplient entre les opérateurs, le gouvernement, les parlementaires et différentes fédérations professionnelles.

Publié le 05-05-2023 par Pierre Manière

Un panier de crabes. Voici à quoi ressemble le petit monde des télécoms depuis l'adoption, mardi dernier au Sénatd'une proposition de loi visant à en finir avec les malfaçons, les raccordements ratés et autres débranchements sauvages d'abonnés sur les réseaux de fibre. Le texte a semé la zizanie entre tous les acteurs du secteur, qui se tirent désormais joyeusement dans les pattes. À son initiative, Patrick Chaize, le sénateur (LR) de l'Ain, s'en est lui-même donné à coeur joie jeudi matin, lors d'une conférence de presse au Parlement. Il a taclé coup sur coup les opérateurs et le gouvernement, accusés de faire l'autruche face aux dysfonctionnements sur les réseaux fibre, et de les minimiser. « C'est à croire qu'ils n'en ont pas pris conscience ! », a déploré le parlementaire.

Surtout, il a accusé l'exécutif comme les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free de véhiculer « un mensonge » en arguant que sa proposition de loi allait entraver la fin du grand chantier du déploiement de la fibre. Aux yeux des opérateurs et de Jean-Noël Barrot, le ministre délégué en charge des Télécoms, le texte menace le mécanisme du raccordement des clients, appelé « mode STOC » (1). Ils arguent qu'avec cette nouvelle loi, cette tâche ne serait plus la chasse gardée des opérateurs commerciaux, mais relèverait du choix des opérateurs d'infrastructures, lesquels déploient la fibre dans tout le pays.

« C

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