Et si TikTok finissait par être interdit en France ?

Et si TikTok finissait par être interdit en France ?

Non conformité avec la loi française, non respect de la RGPD, dépendance au gouvernement chinois, l'avenir de TikTok en France est aujourd'hui en suspens.

Publié le 07-07-2023 par Esther Buitekant

Une dépendance au régime chinois qui fait craindre des risques d'espionnage 


La commission d'enquête du Sénat chargée d'évaluer l'application d'origine chinoise, et notamment sa 'stratégie d'influence' a rendu le 6 juillet un avis très critique. Après quatre mois d'enquête, les sénateurs pointent la dépendance de TikToK et ByteDance, sa maison-mère, à l'État chinois sur 'le plan technique, capitalistique, juridique et politique'. 'Toutes leurs déclarations d'indépendance sont fausses et faciles à démentir.', a dénoncé le rapporteur de la commission, Claude Malhuret, lors d'une conférence de presse. Une dépendance qui fait craindre aux parlementaires 'des risques d'espionnage, de chantage et de désinformation au profit du régime chinois', a-t-il ajouté, pointant 'l'opacité manifestement voulue' de la plateforme qui a refusé en grande partie de coopérer à l'enquête. Sollicitée par le Monde, TikTok France se dit 'en profond désaccord avec les conclusions de ce rapport, qui ne reflète pas fidèlement les faits'.


La protection des données en question 


Mais les liens entre la plateforme et le gouvernement chinois ne sont pas les seuls motifs d'inquiétude des sénateurs. 'Mauvaise élève en matière du RGPD, TikTok l'est aussi en matière de protection de la jeunesse', expliquent les sénateurs, qui constatent 'un contrôle de l'âge inexistant'. La commission a ainsi dressé une liste de 21 recommandations destinées à contrôler la plateforme, notamment sur l'âge des utilisateurs, le temps passé, mais aussi la 'modération a priori en cas de graves troubles à l'ordre public'. Les sénateurs demandent aussi au gouvernement de 'suspendre TikTok France et de demander sa suspension au sein de l'UE à la Commission européenne' si la plateforme n'a pas répondu avant le 1er janvier 2024 aux principales questions soulevées par la commission.

 

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