Énergie : plafonner les prix du gaz dans l'UE, une équation impossible

La presidente de la commission europeenne, ursula von der leyen

Alors que les prix du gaz continuent d'atteindre des niveaux anormalement élevés sur les marchés, l'exécutif bruxellois a proposé de plafonner la principale bourse gazière en Europe, l'indice TTF. Mais les conditions qu'elle pose à l'activation du mécanisme s'avèrent extrêmement strictes, au point d'interroger sur les volontés réelles de la Commission. Car cette dernière redoute qu'une intervention des pouvoirs publics sur le marché n'aggrave la crise en cours, tant l'équilibre entre l'offre et la demande est fragile.

Publié le 26-11-2022 par Marine Godelier

Plusieurs mois après le début de la crise de l'énergie, la question reste en suspens : l'Union européenne est-elle vraiment capable d'enrayer la hausse des prix du gaz, dont les niveaux restent anormalement élevés, ou ne peut-elle envisager que des mesures palliatives ? Convaincus qu'il faut agir, certains Etats membres font en tout cas pression pour que la Commission propose enfin des mécanismes d'encadrement du marché, selon eux nécessaires pour corriger les cours. Et pourtant, aucun accord ambitieux n'a encore émergé des négociations, lesquelles s'apparentent à un dialogue de sourds.

En témoigne la dernière trouvaille de l'exécutif bruxellois, présentée ce mardi. En effet, à la demande de l'Espagne et de la France notamment, la Commission a proposé de plafonner le Title Transfert Facility (TTF), un hub virtuel majeur où les expéditeurs et les clients négocient les approvisionnements en gaz sur le Vieux Continent. Mais cet outil ne serait activé que si le prix sur le TTF dépassait 275 euros le mégawattheure (MWh) pendant deux semaines consécutives, une condition quasiment impossible à atteindre. « Même quand Poutine a agité la menace d'une interruption des exportations de gaz vers l'Europe, ce n'est pas resté à ce niveau pendant autant de temps ! », souligne Phuc-Vinh Nguyen, chercheur au Centre Énergie de l'Institut Jacques Delors. Sans surprise, la nouvelle a déclenché l'ire de plusieurs Etats, encore une fois déçus par la grande frilosité de Bruxelles.

Obsession pour la

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