Cultures noyées, production perdue : les agriculteurs des Hauts-de-France déplorent « la catastrophe » des inondations

inondation Pas-de-Calais

Si la vigilance orange a été levée à certains endroits, le département reste sous haute-tension craignant que de nouvelles pluies viennent faire déborder la Canche et la Lys. Lors des inondations ces dernières semaines, les agriculteurs ont particulièrement été touchés par les eaux qui ont ravagé les cultures et se sont répandues dans les étables. De quoi pénaliser les récoltes et la production de lait sur le long terme, s'inquiète-t-on dans cette zone particulièrement soumise au risque de crue. Décryptage.

Publié le 18-11-2023 par Coline Vazquez

« Des inondations comme ça, même mon père, qui a 73 ans, n'en a jamais vues », soupire Benoit Hedin, agriculteur au sein d'une exploitation de 200 hectares où se mêlent cultures de céréales, de betteraves, de lin, de maïs et de colza.

Deux fois, la semaine dernière, la Dordogne (affluent de la Canche), est sortie de son lit, se répandant dans la commune de Bréxent-Énocq (Pas-de-Calais), jusqu'à s'engouffrer là où il garde ses vaches et ses génisses. Benoit Hedin avait bien été alerté par un habitant du coin après que le bassin de rétention situé à 10 kilomètres de son exploitation ait débordé et tenté de se préparer, mais rien n'y a fait.

Malgré la petite digue qui entoure son exploitation, « l'eau est passée au-dessus et j'avais à peu près 50 centimètres au sol », décrit-il. Grâce à des quais situés légèrement en hauteur dans l'étable, les ruminants ont néanmoins pu se réfugier leur évitant d'avoir trop longtemps les pattes dans l'eau. Mais les dégâts sont bien là.

« La première fois,on a dû attendre que l'eau reparte vers midi et demi pour traire les vaches à minuit au lieu de 17 heures. La seconde vague d'eau, ce jeudi, ne s'est retirée que le vendredi à 3 heures du matin, nous empêchant de traire les animaux pendant 36 heures. Or, il faut le faire deux fois par jour normalement », se désole-t-il.

Manque à gagner

Au-delà de la douleur que subissent les vaches, cette absence de traite représente un manque à gagner pour l'éleveur dont la production a chuté d'un tiers sur l

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités