« Bordeaux est l'épicentre de la crise viticole et nous ne sommes qu'au début ! »

Thomas Hébrard président de U'Wine

ENTRETIEN. « La distribution du vin a oublié ses consommateurs ! » La crise dans le vin, Thomas Hébrard l’a vue venir dans le cadre de son activité de négoce et de gestion d’actifs. Le dirigeant de U’wine cible particulièrement la problématique de la marge et réfléchit à des solutions pour réinventer la filière. Une stratégie « pour remettre de la marge dans la chaîne de distribution » qu’il présente à La Tribune alors que l’Assemblée nationale doit précisément lancer une mission d’information sur la distribution des vins.

Publié le 06-02-2024 par Propos recueillis par Hélène Lerivrain

LA TRIBUNE - La campagne d'arrachage de 8.00 hectares de vignes doit commencer au premier trimestre 2024 dans le vignoble bordelais. Suffira-t-elle à endiguer la crise de surproduction ?

THOMAS HEBRARD - Il est aujourd'hui question d'arracher 100.000 hectares dans toute la France pour corréler l'offre et la demande. Cela correspond à quatre fois la taille de la Bourgogne ou 80% de tout ce que l'on produit à Bordeaux ! Et il y aura des grands crus et des grands crus classés dedans. Cela fait quelques années que je dis que nous allons droit dans le mur et que nous allons arracher des vignes même si, évidemment, je n'avais pas les volumétries. Mais, les chiffres tombent et cela concerne toute les régions. Bordeaux est juste l'épicentre d'un phénomène et nous ne sommes qu'au début de la crise ! Bordeaux a été le premier à vivre le boom, il est donc le premier en crise. En 2010, Bordeaux représentait jusqu'à 95 % des échanges du vin dans le monde. Ce monde-là est terminé ! Aujourd'hui, le vin est produit de façon globale sur le planète et distribué de façon globale.

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La crise est-elle uniquement liée à une baisse de la consommation ?

Les jeunes générations ne boivent effectivement plus de vin. Ils consomment dix litres de vin par an, soit six fois moins que ce que consomment leurs parents. À partir de là, soit nous vivons avec, soit nous essayons de comprendre pourquoi. Or, en analysan

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