Se passer du titane russe, le chemin de croix de l'aéronautique européenne

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DOSSIER MONDIALISATION- Les avions occidentaux auront-ils encore du titane russe à bord ? Dans quelques mois sans aucun doute, dans quelques années probablement, et dans dix ans peut-être. Cela dépend des choix politiques et industriels aujourd'hui à l'étude pour faire monter en puissance de nouvelles filières, indépendantes de la Russie. Un travail de longue haleine, où les marges de manoeuvre sont limitées par des contraintes multiples.

Publié le 22-07-2022 par Léo Barnier

Vecteur de la mondialisation, l'aviation telle que nous la connaissons aujourd'hui est aussi le produit de cette même mondialisation. Les deux grands constructeurs, Boeing et Airbus, et les principaux équipementiers sont américains et européens, mais leurs chaînes d'approvisionnement s'étendent sur plusieurs continents, en particulier pour les matières premières. En deux ans, cet édifice a été percuté coup sur coup par la crise du Covid-19, avec des fermetures et des licenciements parfois massifs, et par la guerre en Ukraine. Le conflit fait peser une menace sur plusieurs filières, à commencer par celle du titane prise entre le risque de tomber sous le coup des sanctions occidentales à l'encontre de la Russie, de voir Moscou couper les vannes par mesure de représailles, ou tout simplement d'une rupture des chaînes logistiques du fait des combats. Dès lors, se pose la question pour les industriels occidentaux de s'émanciper provisoirement ou définitivement des approvisionnements venus de Russie... mais la réponse est loin d'être évidente.

« Sanctionner le titane de la Russie serait nous sanctionner nous-mêmes, les pays qui sanctionnons la Russie. Et si la Russie sanctionne l'Occident ou le reste du monde en arrêtant les livraisons de titane, elle pourrait tout simplement faire disparaître VSMPO-Avisma [géant russe du secteur, Ndlr] à long terme. C'est l'un des rares domaines d'activité où il n'est dans l'intérêt d'aucune des parties de perturber la situation actuelle. Néanmoi

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