OVH prêt à quitter la France

OVH prêt à quitter la France

Le leader français de l'hébergement Internet et plusieurs de ses concurrents sont prêts à quitter la France pour éviter de se soumettre aux contraintes de la future loi sur le renseignement.

Publié le 13-04-2015 par Laurent Baquista

Un projet de loi liberticide

 

Le projet de loi sur le renseignement, qui sera débattu à l'Assemblée Nationale à partir de ce lundi, a suscité l'émoi des hébergeurs français, en particulier d'OVH et de Gandi, les deux plus importants acteurs du secteur. Dans un communiqué commun dans lequel ils interpellent le Premier Ministre Manuel Valls, l'hébergeur roubaisien et six autres de ses confrères mettent en cause « la captation en temps réel des données de connexion », et leur analyse effectuée par le renseignement français au moyen de « boîtes noires aux contours flous ».

Les hébergeurs ne veulent pas d'une sorte de Patriot Act à la française, semblable au texte que le Congrès américain avait adopté à la suite des attentats du 11 septembre, et qui permettait une mise sur écoute systématique de tous les échanges électroniques. Pour OVH et les autres hébergeurs importants, « le projet de loi du gouvernement est non seulement liberticide, mais également antiéconomique, et pour l'essentiel, inefficace par rapport à son objectif ».

 

 

Vers la délocalisation

 

L'argument économique employé par les acteurs majeurs de l'hébergement de sites et de données en France est assorti de menaces de délocalisation. En effet, pour OVH et ses confrères, la France est devenue attractive depuis quelques années justement parce que la législation permet d'y concilier sécurité des données et préservation de la vie privée et des libertés : Pour eux, la loi sur le renseignement « n'atteindra pas son objectif, mettra potentiellement chaque Français sous surveillance, et détruira ainsi un pan majeur de l'activité économique de notre pays ».

D'après les hébergeurs, le projet de loi rompt cet équilibre, et va faire fuir les clients, que les hébergeurs suivront : « nous devrons déménager nos infrastructures, nos investissements et nos salariés là où nos clients voudront travailler avec nous ». Le leader européen est encore plus alarmiste, et explique qu'il va devoir «  construire des Data Center en Allemagne, Portugal, Angleterre, Italie ou Espagne », et fermer de nombreuses installations en France, supprimant ainsi des milliers d'emplois en France.

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