Malgré l'ouverture à la concurrence, la SNCF garde largement la main sur les régions

Le depot sncf de hellemmes-lille

Depuis décembre 2020, le rail français est ouvert à la concurrence. Mais aujourd'hui seuls quatre appels d'offres ont eu lieu dans l'ensemble de la France. Plusieurs acteurs du ferroviaire pointent de nombreux freins structurels. Décryptage.

Publié le 20-12-2023 par Léo Barnier

Il est des déclarations que nous n'aurions cru ne jamais entendre. Ce fut le cas vendredi dernier, lorsque Hervé Morin, président de la région Normandie, s'est exprimé devant un parterre de cheminots et de Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, en ces mots : « Je vous dis aujourd'hui bravo et merci 1000 fois pour votre engagement ».

Longtemps critique à l'égard de l'opérateur ferroviaire, l'élu s'est cette fois-ci montré quasiment dithyrambique. « C'est un mec de droite qui vous le dit. Vous devez l'entendre encore un peu plus », a-t-il également lâché, non sans une certaine ironie, reconnaissant lui-même que « remercier les cheminots, ce n'est pas très naturel dans un discours d'un homme politique qui souvent est vu comme étant hostile au service public et à la SNCF ».

Certes, cette séquence intervient après une remontée significative de la ponctualité à 93 % (+14 points), de la fréquentation (+ 7%) et du taux de recommandation des voyageurs à 95 % (+10 points) qui ont fait sortir depuis deux ans les TER normands du « Moyen-âge », comme Hervé Morin se plaisait à le qualifier il n'y a pas si longtemps. Mais des critiques de la part du président de région à l'encontre de SNCF Voyageurs auraient sans doute été malvenues au moment où il renonce à une mise en concurrence pour signer avec Christophe Fanichet une nouvelle convention de 10 ans pour l'exploitation des lignes TER, à l'issue d'une procédure gré-à-gré.

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