LDC, Doux et 33 autres volaillers coupables d'entente sur les prix

LDC, Doux et 33 autres volaillers coupables d'entente sur les prix

Après le « cartel du yaourt », l'Autorité de la Concurrence s'attaque à des années d'entente illégale entre transformateurs sur les prix de la volaille.

Publié le 04-05-2015 par Aglaë Derouen

Entente illégale sur les prix de la volaille

 

Selon un article exclusif publié hier par le Journal du Dimanche, l'Autorité de la Concurrence s'apprête à frapper fort dans le secteur de la transformation de la volaille. Après l'amende record infligée aux producteurs laitiers dans l'affaire dite du « cartel du yaourt », les Sages de la rue de l'Echelle devraient rendre cette semaine leurs conclusions sur une enquête interminable, qui porte sur des soupçons d'entente illégale sur les prix entre 2000 et 2007 entre 35 volaillers.

Parmi ceux-ci, le leader LDC (Loué, Le Gaulois), Gastronome, Doux et Duc seraient les premiers visés, ainsi que la Fédération Interprofessionnelle de l'Agriculture (FIA). Ce serait en effet la filière elle-même qui aurait organisé les réunions à l'origine de cette entente illégale qui a pesé sur les prix de la volaille dans la grande distribution, les marchés de gros, et le secteur de la restauration.

 

 

Clémence de rigueur ?

 

En théorie, les amendes infligées par le gendarme de la concurrence s'élèvent généralement à 10% du chiffre d'affaires. Pour le leader français de la volaille, LDC, dont le chiffre d'affaires en 2007 s'élevait déjà à 1,5 milliard d'euros et à 3 milliards aujourd'hui, cette amende serait particulièrement lourde. En outre, depuis la période sur laquelle porte l'enquête, le paysage économique a considérablement changé, et de nombreuses entreprises incriminées ont depuis disparu, ou été absorbées par les leaders du secteur, ce qui pourrait donc conduire à des cumuls d'amendes.

Doux a également été liquidée depuis, et reprise par de nouveaux actionnaires, à qui il serait difficile de faire porter la responsabilité des fautes commises à l'époque. L'Autorité de la Concurrence est aussi consciente de la fragilité du marché de la volaille et des difficultés rencontrées par les entreprises de transformation, dont la production a diminué de 18% depuis le début des années, 2000, à cause de la concurrence étrangère. Elle pourrait donc être conduite à faire preuve de clémence, pour éviter de pénaliser un secteur déjà sinistré.

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