La maire de Dinard veut revoir le projet d'Eiffage

La maire de Dinard veut revoir le projet d'Eiffage

La tension monte entre Martine Craveia-Schütz, maire de Dinard, et le groupe Eiffage. Elle veut toujours revoir le projet Boffil, et assigne Eiffage en justice.

Publié le 20-07-2015 par Guilhem Baier

Une verrue dans la ville

 

En 1988, Dinard a cessé d'être desservie par les trains. Conséquence immédiate, il a fallu que les élus locaux réfléchissent à l'avenir de l'ancienne gare et des terrains qu'elle occupait. Squattée dès sa fermeture, la gare a été démolie, et la municipalité se trouvait donc face à face avec 4,3 hectares de friches industrielles appartenant à RFF, comme une verrue disgracieuse au centre de la belle cité bretonne.

Pour valoriser cet espace, la municipalité a décidé de l'acquérir, ce qui ne fut possible qu'au terme de longues et tumultueuses négociations avec Réseaux Ferrés de France. Il fallait alors décider d'en faire quelque chose, et c'est ainsi que le projet Eiffage-Boffil est né.

 

 

Un projet ambitieux

 

Plutôt que de découper la friche en parcelles et de les vendre à différents promoteurs, la municipalité a pris la décision de faire construire un nouveau quartier, avec de nouvelles rues, de nouveaux logements, un centre commercial, etc. Elle a pour organisé un concours d'architectes au niveau européen, que le célèbre architecte catalan Ricardo Boffil a remporté, en novembre 2003. C'est ensuite le groupe de BTP et de construction Eiffage qui a été retenu pour réaliser le projet, porté par sa réussite dans la construction du Viaduc de Millau.

Mais c'était compter sans l'hostilité de certains riverains et de nombreuses associations. En tout, plus de 10 recours en annulation du permis de construire ont été déposés depuis 2003, ce qui fait que les travaux n'ont toujours pas commencé.

 

 

Obsolescence

 

Or, ceux-ci risquent en fait de ne jamais voir le jour. En effet, l'actuelle maire de Dinard, Martine Craveia-Schütz, estime que le projet réalisé en 2003 par Ricardo Boffil est devenu complètement obsolète, et ne correspond plus du tout aux besoins de la ville et de ses habitants : « Il est obsolète par sa méthode de construction et sa taille », affirme l'élue locale. Au lieu de la construction de 600 logements, d'une résidence pour personnes âgées et d'un centre commercial, elle souhaiterait de nouvelles propositions globales, intégrant aussi le site voisin démantelé de GrDF, et en harmonie avec le nouveau complexe de cinémas.

En outre, elle estime qu'Eiffage n'a pas payé assez cher pour acquérir les terrains. Le groupe de construction a en effet payé seulement 3,5 millions d'euros à l'achat. Pour l'édile de Dinard, « les 3,5 millions, à la signature, au bénéfice de la Ville, ce n'est pas grand chose ». C'est pourquoi elle a donc assigné Eiffage en justice, de façon à pouvoir revoir les termes initiaux du contrat de vente.

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