L'UE compte subventionner la production d'hydrogène... à l'étranger

Ue: aucun accord entre les 27 sur de nouvelles mesures sur l'energie, dit simson

Subventionner l’achat d’hydrogène « vert » hors d’Europe, afin d’importer la fameuse molécule sur le Vieux continent : telle est la logique du fonds allemand H2Global, déjà abondé à 900 millions d’euros par Berlin, et qui s’étendra à tous les Etats membres volontaires, a annoncé mercredi l’exécutif bruxellois. Pourtant, cet instrument servira de facto à développer une industrie de l'hydrogène à l'étranger, au moment-même où les Vingt-Sept insistent sur leur volonté de relocaliser les chaînes de production bas carbone afin d'accroître leur souveraineté énergétique.

Publié le 02-06-2023 par Marine Godelier

Décarboner l'économie européenne en subventionnant la production d'hydrogène « vert »... mais à l'étranger. C'est un discours pour le moins paradoxal, au moment-même où les Vingt-Sept insistent sur l'importance de retrouver leur « indépendance énergétique » et de se réindustrialiser, avec des textes comme le Net Zero Industry Act (NZIA) ou, en France, le projet de loi Industrie verte. Il s'agit pourtant de l'approche de la Commission européenne, soutenue notamment par l'Allemagne : incapable de produire en quantités suffisantes la fameuse molécule bas carbone sur son sol, Berlin entend l'importer des quatre coins du monde. Et a donc mis en place en 2021 un instrument ambitieux pour financer le développement de projets en dehors de l'Union européenne, baptisé H2Global.

Or, Bruxelles compte intégrer celui-ci dans le programme d'achat national (ou « banque ») de l'hydrogène de l'UE, a-t-on appris ce mercredi. Lors d'une rencontre avec la commissaire européenne à l'Energie, Kadri Simson, le ministre allemand de l'Economie et du Climat, Robert Habeck, a en effet annoncé que le pays prévoyait de dépenser « plus de 5 milliards d'euros » pour l'achat d'hydrogène (H2) en-dehors de ses frontières (soit 1 milliard de plus que le budget connu jusqu'ici), et surtout d'ouvrir ce mécanisme à tous les Etats membres intéressés.

Ces derniers alimenteraient donc un fonds commun à la fois public et privé, censé financer les infrastructures de production d'H2 au Maghreb, en Australie ou en Afriqu

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