Getlink veut des trains low cost vers Londres

Getlink veut des trains low-cost vers Londres

Le groupe Getlink, ex-Eurotunnel, envisage d'ouvrir le tunnel sous la Manche à des trains low cost.

Publié le 02-07-2018 par Bertrand Dampierre

Ouverture au low cost

 

Getlink, la société opératrice du tunnel sous la Manche, envisagerait d'ouvrir ses infrastructures à des opérateurs low cost pour assurer de nouvelles liaisons entre Paris et Londres. Selon nos confrères du Journal du dimanche, Getlink aurait commandé une étude de faisabilité et de marché afin de guider sa réflexion.

L'enjeu pour Getlink est simple : si l'on augmente le trafic et multiplie les opérateurs et les trains, les montants globaux des redevances perçues seront ainsi plus élevés, et Getlink bénéficiera par conséquent de nouvelles sources de revenus. Jacques Gounon, le président directeur général de Getlink, espère ainsi augmenter la fréquentation du tunnel sous la Manche, dont le taux se situe actuellement à 56 %.

Selon l'étude, le marché serait désormais prêt pour voir cohabiter des offres premium et des offres low cost sur les trajets Paris-Londres. C'est ce qu'a confirmé Jacques Gounon à nos confrères du JDD : « à horizon dix ans, l'étude révèle que quatre millions de nouveaux passagers pourraient utiliser cette offre ferroviaire, sans même prendre en compte la croissance naturelle du marché ».

Getlink pourrait donc ainsi compter sur environ 285 millions d'euros supplémentaires chaque année dans son chiffre d'affaires.

 

Deux gares envisagées

 

Ces offres low cost pourraient être conçues sur le modèle de celles mises en place par la SNCF lors de la création de Ouigo, ou l'offre Izy de Thalys. En somme, il s'agit de partir et d'arriver dans des gares périphériques, et aussi d'utiliser des voies plus anciennes, certes moins rapides, mais où les redevances sont également moins coûteuses, a expliqué Jacques Gounon. Cette stratégie permettrait de faire diminuer de 25 à 30 % les coûts de fonctionnement d'une ligne, et de répercuter la baisse des coûts sur le prix de billets afin d'attirer de nouveaux voyageurs, jusqu'à présent rebutés par le prix des billets. Bien entendu, le trajet serait aussi plus long, 3 heures environ.

Deux gares sont actuellement envisagées comme points de départ et d'arrivée. En France, il s'agirait de la gare de Roissy-Charles-de-Gaulle, déjà desservie par le RER actuellement et aussi par un train express en 2024, dans le cadre du programme du Grand Paris. En Grande-Bretagne, il s'agirait de la gare de Stratford, dans la banlieue de Londres, déjà bien desservie par les transports en commun.

La mise en place de ces offres n'est pas encore d'actualité cependant. Selon le groupe Getlink SE, « si une nouvelle compagnie se lance sur le low cost, il faudra compter au moins dix-huit mois avant qu'elle soit opérationnelle. Ce délai serait raccourci à six mois dans le cas où Eurostar se lancerait dans la course au low cost, grâce à l'effet d'expérience dont il bénéficie ».

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