Attentats : les fratries de la terreur

Frères Djihad

ENQUÊTE- Les fratries de djihadistes sont légion. Leurs liens fusionnels facilitent la vie en clandestinité. Un enjeu colossal pour les services de renseignement français tant il semble difficile de les déradicaliser.

Publié le 22-10-2023 par Pauline Delassus

Chez les Mogouchkov, le poison insidieux de la radicalisation est venu du père, il a infiltré les esprits, s'est immiscé dans le quotidien, a fait des trois frères des êtres belliqueux et paranoïaques chez qui aucun retour en arrière ne semble possible. Originaire d'Ingouchie, une province russe, la famille est arrivée en France en 2008. Les garçons sont de jeunes adolescents quand le père, salafiste endurci en situation irrégulière et fiché S, fuit vers la Belgique puis est expulsé en Russie. La mère s'installe à Arras avec les cinq enfants, au sein de la cité-dortoir de la Rez, dans l'ouest de la ville. Ils sont inscrits au lycée Gambetta, non loin d'un club de boxe qu'ils fréquentent assidûment. Le père est absent, mais ses fils continuent de pratiquer leur religion avec rigueur.


La cellule familiale est un incubateur

La fratrie est le support idéal de cette existence de radicalisés fanatiques, la confiance y est grande, la proximité évidente, la crainte d'être découvert amoindrie. Nul besoin de se contacter par messagerie cryptée ou de se donner des rendez-vous cachés, le domicile familial abrite aisément les agissements souterrains. L'aîné, Movsar, est repéré par les services de renseignement pour des propos tenus en classe où il justifiait la tuerie de Charlie Hebdo. Le grand frère ne s'arrête pas là, il relaie sur Internet la propagande djihadiste et est interpellé en 2019 dans le cadre d'une enquête sur la préparation d'un attentat. Le cadet, Mohammed, se fait pour l

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