Une France en demi-teinte, fracturée dans ses territoires et sa société

Emmanuel macron reelu, le plus dur est a venir

SPECIAL 1er MAI. La victoire d’Emmanuel Macron montre aussi un pays divisé et sans élan. Avec de nombreux défis à relever pour le président réélu. Par Claude Patriat, Université de Bourgogne – UBFC

Publié le 01-05-2022 par Claude Patriat

Étrange climat au soir de ce deuxième tour de l'élection présidentielle française : nulle explosion de ferveur, de joie collective, d'enthousiasme ni de violente colère. Comme un profond et grave soupir de soulagement poussé par une large majorité, juste contrebalancé par la déception des vaincus qui ne perdent pourtant pas l'espoir d'une prochaine revanche.

La France a eu peur. La France s'est fait peur. Le front républicain a beau avoir vécu : il reste de nombreux républicains résolus à faire barrage qui ont rejoint le camp d'Emmanuel Macron, l'aidant à remporter une belle victoire, nette et sans appel avec 18 779 641 suffrages. 17 points d'écart séparent les deux candidats, le président sortant emportant 5 482 000 voix de plus que son adversaire.

Dans un pays profondément fracturé, les clivages n'ont pas empêché les reports de jouer leur rôle de rééquilibrage : Emmanuel Macron recueille 8 994 063 de suffrages de plus qu'au premier tour (soit une progression de 92 %), Marine Le Pen, 5 161 391(+63,44 %). Certes, le président sortant n'atteint pas les 139 % de progression de 2017 ; mais on relèvera qu'à cette date, Marine Le Pen n'avait amélioré son score du premier tour que de 34,55 %.

Moderato cantabile

D'où provient alors ce paysage en demi-teinte qui se dessine aujourd'hui ? Le président réélu a lui-même modestement choisi le ton de la modération et assuré le service minimum dans son allocution au champ de Mars : un étonnamment bref discours de remerciements à ses soutien

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