Taxe carbone aux frontières : encore beaucoup d'incertitudes pour l'industrie européenne

La "taxe carbone" multipliee par plus de deux en allemagne d'ici le 1er janvier 2021

Le Parlement européen et les Etats membres de l'UE ont annoncé mardi s'être entendus pour adopter un mécanisme inédit visant à verdir les importations industrielles de l'Europe en faisant payer les émissions carbones liées à leur production. Décryptage.

Publié le 13-12-2022 par Marie Nidiau

C'est fait. Après un débat nocturne, le Conseil et le Parlement européen ont annoncé ce mardi matin avoir trouvé un accord pour la mise en place d'une « taxe carbone » aux frontières européennes pour verdir les importations industrielles. Egalement appelé mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MCAF) , ce mécanisme vise à faire payer aux importateurs en Europe, les émissions de carbone liées à la fabrication de leurs produits pour les mettre à égalité avec les marchandises européennes, déjà soumises à des normes climatiques strictes.

Cet ajustement aux frontières concerne six secteurs à la fois très polluants (acier, ciment, aluminium, engrais, électricité, et hydrogène) et stratégiques puisqu'il s'agit de produits issus de pays qui pèsent peu dans la balance commerciale de l'Union européenne. « C'est un test sur ces secteurs. Le but est ensuite d'étendre à d'autres secteurs, une fois que l'on aura surmonté les défis de la mise en oeuvre de ce mécanisme », soulignait en amont de l'accord Camille Defard, chercheuse en politique européenne au sein de l'institut Jacques Delors.

A l'heure où le prix de la tonne de carbone culmine autour de 90 euros, cette mesure vise également à éviter un « dumping social » qui pousserait les industriels européens à délocaliser tout en encourageant les entreprises des pays tiers à adopter les standards européens.

Pour l'eurodéputé Mohammed Chahim (S&D, sociaux-démocrates), négociateur pour le Parlement, ce dispositif « sera un pilier crucia

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