Plongée dans le site témoin d'enfouissement des déchets nucléaires, à Bure (Meuse)

Cigéo

DOSSIER SPÉCIAL. Alors que l'industrie nucléaire génère des matières qui seront radiotoxiques bien plus longtemps que la capacité de l'homme à prévoir l'évolution des sociétés, la France ne compte pas déléguer leur gestion aux générations futures. Ces déchets devront donc être enfouis à plusieurs centaines de mètres sous le sol, dans un site choisi il y a près de 20 ans, avant que le lieu ne soit définitivement scellé autour de l'an 2150. Pour mieux comprendre ce projet vertigineux à l'échelle d'une vie humaine, La Tribune vous emmène dans le laboratoire souterrain de Bure (Meuse), qui réplique les conditions du futur site d'enfouissement.

Publié le 20-03-2023 par Marine Godelier

C'est un projet vertigineux, quasiment inimaginable à l'échelle d'une vie humaine. Et pour cause, celui-ci part d'un constat déroutant : nul ne peut prédire l'avenir de nos sociétés, ni écarter leur éventuel délitement dans 500, 1.000 ou 10.000 ans. Un scénario du chaos incompatible avec l'entreposage en surface des déchets nucléaires les plus radioactifs, dont on sait qu'ils resteront dangereux pendant des dizaines, voire des centaines de milliers d'années. Car d'ici là, il sera impossible de garantir que les générations suivantes disposeront des moyens suffisants pour gérer cet héritage toxique, sans s'exposer à des contaminations mortelles ou à un déversement dans l'environnement.

Telle est la raison d'être de Cigéo, cet immense complexe qui devrait se déployer dans les départements de la Meuse et de la Haute-Marne... ou plutôt en-dessous. Acronyme de « Centre industriel de stockage géologique », Cigéo repose sur une idée insolite : celle de ne pas compter sur l'homme du futur pour s'occuper de ces matières. Dans le détail, il s'agit des éléments de moyenne activité à vie longue (MA-VL), qui constituent 3% du volume des résidus radioactifs pour 4% de leur radioactivité. Mais surtout, de ceux de haute activité (HA), qui ne constituent que 0,2% du volume total... pour 96% de leur radioactivité totale en France.

Quelque 85.000 mètres cubes de ces déchets, dont la moitié existent déjà, devront ainsi être confinés à un demi kilomètre sous terre. Et plus précisément dans une cou

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