La Hongrie se rapproche de Moscou, l'Espagne et le Portugal se rebellent : l'Europe se déchire sur le gaz

Le portugal "totalement oppose" a la proposition de l'ue sur la reduction de gaz

La crise majeure entre l'Union européenne et Moscou met rudement à l'épreuve la cohésion des Vingt-Sept en matière énergétique, alors que certains Etats membres refusent de se retrousser les manches pour aider ceux qui seront les plus affectés par une rupture des livraisons de gaz russe. Pis : la Hongrie semble vouloir faire cavalier seul, et préfère se tourner vers Vladimir Poutine plutôt que de se plier aux règles de Bruxelles.

Publié le 22-07-2022 par Marine Godelier

Une fois encore, l'unité européenne vacille sur le front de l'énergie : alors que Bruxelles tente de trouver la voie vers une réponse unifiée pour préparer le continent à passer l'hiver sans gaz russe, les Etats membres ne semblent pas sur la même longueur d'onde. Tandis que certains d'entre eux, l'Allemagne en tête, se trouvent très exposés à la baisse des livraisons par Moscou et en appellent à la solidarité, d'autres refusent de payer pour les premiers. D'autant que des rancoeurs s'en mêlent : les rôles de la cigale et de la fourmi semblent s'être inversés depuis la crise financière de 2008, signalent des pays ayant subi à l'époque l'austérité allemande.

« Contrairement à d'autres, l'Espagne n'a pas vécu au-dessus de ses moyens en termes énergétiques », a lancé hier la ministre espagnole de l'Energie, Teresa Ribera, faisant allusion à la façon dont Berlin, notamment, avait fait payer à plusieurs pays du Sud le fait d'avoir « vécu au-dessus de leurs moyens » en 2008.

Aux côtés de la Grèce et du Portugal, Madrid a ainsi rejeté avec véhémence l'appel à la sobriété énergétique de la Commission européenne, qui a demandé hier aux Vingt-Sept de réduire de 15% leur consommation nationale de gaz naturel au cours des huit prochains mois, afin d'économiser le précieux hydrocarbure pour aider les Etats les plus affectées par la crise.

« Nous ne pouvons pas assumer un sacrifice disproportionné sur lequel ne nous a même pas été demandé une opinion préalable », a opposé Teresa Ribera.

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