Les salariés du JDD (Lagardère Média News, dont le propriétaire est Vincent Bolloré) sont en grève depuis la semaine dernière en raison de l'arrivée, à la direction du journal, de Geoffroy Lejeune, ancien de Valeurs actuelles, un hebdomadaire d'extrême droite. Et ce mouvement de grève est soutenu par huit anciens directeurs du JDD.

Une « ligne rouge » franchie

Dans une lettre de soutien, Hervé Gattegno, Cyril Petit ou encore Alain Genestar (directeur de la rédaction de 1987 à 1999), écrivent que « penser que l'identité d'un journal puisse être ainsi gommée revient à mettre en danger le fondement même de [leur] métier ». Pour eux, l'arrivée de Geoffroy Lejeune n'est pas uniquement une provocation et la preuve que l'extrême droite s'installe sans peine dans les médias, « c'est aussi un remaniement devant l'ensemble de la rédaction et de ses lecteurs ». La grève est reconduite jusqu'à (au moins) mercredi. Et si l'arrivée de Geoffroy Lejeune inquiète, l'influence toujours plus importante de Vincent Bolloré est également source d'inquiétude. Arnaud Lagardère a de son côté assuré avoir pris, seul, la décision de nommer Geoffroy Lejeune, indiquant qu'il s'agissait d'un choix économique et non idéologique. Les salariés du JDD reçoivent en tout cas de nombreux soutiens. Sur Twitter notamment, avec le hashtag #JDD, diverses associations et autres encouragent les grévistes. Reporters sans frontières organise par exemple, ce mardi 27 juin à partir de 18 h 30, un grand meeting au Théâtre Libre. L'association SOS Racisme, notamment, sera présente.