2023 ou la difficile sortie du quoi qu'il en coûte

CNR

D'une main, le gouvernement ferme le robinet des aides Covid. De l'autre, il débloque des dizaines de milliards contre l'inflation. A la veille de 2023, l'économie française reste sous perfusion de fonds publics alors que d'autres chocs se profilent. Décryptage.

Publié le 24-12-2022 par Paul Marion

« Le quoi qu'il en coûte, c'est fini », promettait Bruno Le Maire le 25 août 2021 aux universités d'été du MEDEF. Dans les travées de l'hippodrome de Longchamps, le ministre de l'Economie et des Finances, optimiste, voulait entrevoir la fin de la folle cavalcade de la dette publique, laquelle venait de bondir de +15% du PIB en 18 mois dans ces circonstances exceptionnelles de pandémie. Depuis, le Covid, à défaut de disparaître, a sérieusement reflué. Et avec lui le soutien de l'Etat à l'économie ? Pas vraiment.

Un année d'inflation plus tard, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal revendique une politique économique du « combien ça coûte » soucieuse que les aides aux ménages et aux entreprises « soient mieux ciblées ».

Même volume de dépenses

Dans les faits, le volume d'argent public décaissé demeure sensiblement identique. 80 milliards d'euros pour le « quoiqu'il en coûte » de 2020 et 2021 (fonds de solidarité, chômage partiel et exonération de charges), contre 100 milliards d'euros pour le bouclier tarifaire en 2021, 2022 et 2023 d'après Bercy.

S'ils sont plus stricts, les critères pour percevoir les aides anti-inflation n'en demeurent pas moins généreux. L'indemnité inflation de Jean Castex de fin 2021 a bénéficié aux 38 millions de Français qui gagnent moins de 2.000 euros net par mois. Quant au chèque carburant d'Elisabeth Borne, les 10 millio

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