Qu'est-ce que le microcrédit ?

En se substituant aux circuits bancaires classiques, le microcrédit accorde des prêts de faible montant à des entrepreneurs en difficulté. Voici, en quelques points clés, ce qu'il faut retenir du microcrédit, un phénomène mondial devenu en 40 ans un outil incontournable du développement économique.

Publié par Michel Gistepi

Le fonctionnement du microcrédit

 

Sur le terrain, le microcrédit peut prendre plusieurs formes juridiques, mais dans tous les cas, le micro-entrepreneur reste au cur du système. Sans accès aux emprunts bancaires classiques (manque de revenus, absence de caution ou même de papier d'identité), les entrepreneurs peuvent avoir recours au microcrédit pour se lancer dans l'artisanat, un petit commerce ou l'agriculture.

 

Les revenus générés par l'activité permettent au micro-entrepreneur de gagner en indépendance économique, pour rejoindre à terme les circuits traditionnels. Cela passe par un remboursement régulier de l'emprunt accordé par l'institution de microfinance (IMF) locale qui lui a fait confiance. Ces IMF centralisent les fonds collectés auprès d'organismes d'aide au développement ou de plateformes internet qui soutiennent les particuliers pour financer des projets de microcrédit. Les IMF servent également à sélectionner sur place les entrepreneurs en quête de financement et à assurer le suivi des prêts sur la durée.

 

Les chiffres-clés du microcrédit

 

Dans les années 1970, la Grameen Bank a mis à jour le potentiel du microcrédit. La « banque des pauvres » du Bangladesh a été la première à démocratiser le prêt de petites sommes d'argent à des entrepreneurs locaux, pour leur permettre de démarrer une activité économique. Le succès du microcrédit a été si important que de nombreux projets similaires ont été lancés partout dans le monde.

 

Selon un rapport des Nations Unies de 2012, le microcrédit aurait permis à plus de 200 millions de clients dans le monde d'accéder à 90 milliards de dollars de prêt. Ces sommes colossales sont gérées par plus de 3 000 institutions de microcrédit réparties aux quatre coins de la planète. Un chiffre révélateur du succès du microcrédit, mais qui rend difficile l'établissement de statistiques exhaustives et de règles communes pour éviter certaines dérives du système.

 

En France, le concept de microcrédit a été popularisé dès 1989 avec la création de l'Adie. Depuis, cette association et d'autres institutions comme Créa-Sol ont développé avec succès le microcrédit professionnel, permettant à des personnes exclues (70% sont des anciens chômeurs) de lancer une activité économique. Le Baromètre de la microfinance indique que 30 000 entreprises françaises sont lancées chaque année grâce au microcrédit en France. 60 000 emplois sont créés avec des statistiques de survie à trois ans aussi bonnes que pour le reste des entreprises.

 

Bon à savoir : l'impact du microcrédit dans certains pays est tel que le fondateur de la Grameen Bank, Muhammad Yunus,a reçu le Prix Nobel de la paix en 2006. En permettant aux populations les plus fragiles de s'émanciper, le microcrédit a depuis longtemps dépassé le stade de simple outil de développement économique.