Le 30 décembre 2014, la filiale russe d'Yves Rocher dépose plainte contre Alexeï Navalny, principal opposant de Vladimir Poutine, et son frère pour « détournement de fonds, escroquerie et blanchiment [d'argent (370 000 euros)] ». Alexeï est condamné à trois ans et demi de prison avec sursis tandis qu'Oleg écope de trois ans et demi de prison ferme.

Soutien de la CEDH

Quelques mois après les faits, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait estimé que les frères Navalny n'avaient pas eu le droit à un procès équitable. Des décisions de justice « arbitraires et manifestement déraisonnables » avaient en outre été dénoncées par la CEDH. Mais cette histoire n'est pas terminée puisque les frères ont porté plainte en juin 2018 contre Yves Rocher et ont été convoqués à Vannes (56) en début de semaine et auditionnés pendant trois heures par un juge d'instruction du TGI. Alexeï Navalny souhaite que « la justice française [reconnaisse] qu'Yves Rocher a fabriqué de toutes pièces cette affaire[...] ». Du côté du groupe breton dont le PDG est Bris Rocher, c'est « avec surprise » que la nouvelle de cette plainte a été apprise : « notre filiale n'a pourtant fait qu'appliquer les procédures habituelles en pareil cas. Le cas échéant, la société Yves Rocher fera valoir son bon droit et sa bonne foi devant la justice. »