Volkswagen accusé de « pratiques esclavagistes » durant la dictature au Brésil

Volkswagen accusé de « pratiques esclavagistes » durant la dictature au Brésil

C'est un scandale vieux de près de 40 ans qui resurgit. Accusé de « traite d'êtres humains », le constructeur allemand va être forcé de se confronter à son passé.

Publié le 30-05-2022 par Esther Buitekant

Des faits qui remontent à la période 1974-1986


Le deuxième constructeur automobile mondial va devoir répondre de ses actes devant un tribunal des prud'hommes à Brasilia le 14 juin prochain. Plusieurs médias allemands ont révélé ce week-end que Volskwagen était accusé de « pratiques esclavagistes » et de « traite d'êtres humains » entre 1974 et 1986 pendant la dictature militaire brésilienne. Selon la chaîne de télévision publique ARD et le quotidien Süddeutsche Zeitun, le constructeur a reçu une notification de la justice brésilienne le 19 mai dernier, faisant face à des accusations de « violations systématiques des droits de l'Homme ». À l'époque Volkswagen souhaitait construire un site agricole au bord du bassin amazonien pour le commerce de viande. Si le recrutement de plusieurs centaines d'ouvriers et d'intérimaires avait été fait par un intermédiaire, la presse assure que le constructeur avait donné son assentiment. Selon les 2 000 pages de témoignages et de rapports consultés par les médias allemands, les ouvriers étaient victimes de sévices et de violences par les gardiens armés du chantier. Certains auraient même mystérieusement disparu en tentant de s'enfuir.


Le constructeur dit prendre l'affaire « très au sérieux »


Cela fait plusieurs années que des employés du groupe allemand demandent à être indemnisés, mais sans succès. Cette convocation pourrait enfin changer la donne. « VW a manifestement, non seulement accepté cette forme d'esclavagisme, mais l'a aussi encouragée, car c'était de la main-d'oeuvre bon marché », a déclaré le procureur brésilien de Rio en charge de l'enquête, Rafael Garcia. Le constructeur a assuré à l'AFP prendre cette affaire et les éventuels incidents qui se seraient produits « très au sérieux », se refusant toutefois d'en dire plus en raison de la procédure judiciaire en cours.

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